Derrière le vol banal de zébus : un thaïlandais serait intéressé par l’uranium du grand sud Malgache

Publié le 26 septembre 2012 par Micheltabanou

En se référant à la « coutume » du sud malgache l’affaire Remena Bila peut apparaître comme une affaire banale de vol de bœuf. Affaire qui sème actuellement le trouble sur la Grande Ile traversée par un accroissement constant du brigandage et de la criminalité. Très vite cette affaire a pris une proportion énorme en raison de la particularité de l’affaire qui a commencé à défrayer la chronique au mois de mars 2012 avec un premier vol de 900 têtes de bovidés dans la localité de Mahaly. Au mois de juin c’est au tour de Iabohazo, de la commune rurale de Marovitsika dans le district de Befotaka d’être la proie d’un vol de plus d’un millier de têtes !

Les poursuivants des voleurs composés d’hommes valides issus du fokonolona et accompagnés d’éléments des forces de l’ordre ont été la cible de ces « dahalo » armés de fusils d’assauts. 11 personnes ont trouvé la mort dans les rangs de ces poursuivants. Mais le plus effarant, c’est l’audace de ces dahalo qui ont rapporté au bureau du maire, les fusils abandonnés par les poursuivants qu’ils ont abattus ou qui ont pris la fuite !

L’ancien chef de district de Betroka, Paolo Emilio Raholinarivo Solonavalona, soutient qu’environ 300 cases isolées ont été brulées par les militaires durant la traque contre les dahalo de Remena Bila, et qu’une « épuration ethnique » est en train de se faire dans cette partie de l’Ile. Des voix autorisées soulèvent la question d’implication d’une haute personnalité, notamment le colonel Bellone, Chef de région Atsimo Atsinananana. Il s’agit aussi de savoir pourquoi les autorités ont mis 6 mois après le début de l’affaire et 3 mois après la mort de 11 soldats pour réagir et déployer une logistique conséquente ?

En effet pourquoi ? et dans quel intérêt ? Il y a la facilité déconcertante de la thèse officielle qui avance le phénomène dahalo, vol de zébu, comme l’expression d’une banale pratique traditionnelle de la région Bara…, Mais la réalité tend à établir que ces dahalo ont bénéficié d’un financement conséquent et sont maintenant équipés d’armes de guerre. Nous sommes éloignés de la tradition en pouvons penser qu’il puisse être étonnant que cette affaire ne soit qu’un simple vol de zébu ! Il est essentiel d’appréhender les sources d’attraction économique de cette région, autre que celles de l’élevage, ayant entraîné l’usage d’un lourd équipement armé pour de simples voleurs de bétail et de l’avoir financé.

Cette région du sud malgache est une riche réserve de :

- Cristal, pierres précieuses et semi-précieuses : les villages de Mahaly et Esira sont réputés pour la qualité de leur cristal.

- Terres rares : du côté de Sakaraha, Ankazoabo, Ankilikaoka Tulear

- de l’Uranium : avec le projet PAMA (Pan Africa Mining Atomics ) qui exploite aussi le mica, la citrine, le cristal et le charbon de terre à Sakoa. Le site d’exploitation d’uranium se trouve à Maromby, bourg le plus proche d’Esira et de Mahaly, et se trouve être équipé d’une infrastructure conséquente dont un aérodrome. Ce groupe ou holding appartient à Premchai Karnasuta, 35e fortune selon Forbes, et dispose de 10.000 km2 de concession à Madagascar !

- Souffre et mercure :il existe une grosse infrastructure sur Marotsiraka

- et enfin les fameux bovidés : où il serait question d’exportations massives vers les Comores…

Les victimes dues à cette affaire se comptent maintenant par centaines, aussi bien civiles, militaires que dahalo. Et depuis le développement de cette affaire l’État a démontré son incapacité à gérer cette poussée de violence et dernièrement pris la résolution de se réapprovisionner en arme lourde pour lutter contre les dahalo. Des questions, nombreuses, se posent quant aux différents acteurs ou facteurs de cette affaire. Celle en premier lieu du possible financement occulte de certains dignitaires de l’État malgache par Premchai Karnasuta, groupe de pression assez puissant pour transférer des armes lourdes sans qu’il y ait scandale au niveau de l’armée… La pression également d’un groupement d’intérêt économique avec la complicité des tenants du pouvoir pour fournir la logistique nécessaire, dans le but de dépeupler la région, en organisant une instabilité par l’installation la violence et occuper ainsi facilement le terrain… Hypothèse à retenir en raison du climat de corruption et criminel qui s’installe sur la Grande Ile.

Contrairement aux idées reçues il faut rétablir la vérité sur cette région qui ne ressemble en rien à une terre de désolation. Cette région dispose d’une très bonne infrastructure routière ( au niveau cela s’entend de Madagascar ), aucun isolement dans les communications avec la téléphonie satellite, des GPS sophistiqués. Les éventuels sites miniers sont accessibles par route et un aérodrome se trouve à proximité sur le site de Maromby. Une région loin de l'image de l'isolement... En outre les capitaux y circulent facilement et les attractions économiques ne manquent pas pour les attirer. Il est bien naïf de croire que l’enjeu réel de cette région réside exclusivement dans le trafic de zébu…Nous sommes très loin du folklore ! En outre ces « voleurs » ne disposent pas d’un arsenal militaire pour satisfaire cette seule activité d’origine ancestrale de vols de quelques zébus! Pour disposer d’un tel équipement il faut premièrement disposer d’argent et s’entourer deuxièmement d’un réseau de fournisseurs et de protecteurs. Donc tout un chacun, tout malgache est fondé de poser la question du financement et d'en comprendre la raison ? Qui a intérêt à voir cette région se vider de sa population et de la terroriser par des actions violentes? Cette affaire est trouble et surtout certains aspects en dissimulent la vérité et nous veulent nous orienter vers de fausses routes .

PS : Informations sur http://www.intellasia.net concernant la holding thaïandaise:

 Premchai Karnasuta stands on the grass-lined balcony of his 40th-floor office, surveying the Bangkok skyline as the sun sets. “We’re building that one,” he says, pointing to a hulking apartment complex. “And that one,” he adds, indicating another rising block. He pauses and waves a dismissive hand at the site. “So ugly,” he says. Karnasuta may be the master builder of Thailand, where his family-controlled Italian-Thai Development (ITD) ranks as the construction leader. It built the passenger terminal at Bangkok’s Suvarnabhumi International Airport, the city’s elevated skytrain and its first subway line. The company has contracts for major public works in Thailand, India, Taiwan and Vietnam.

But what really gets the 57-year-old president juiced are mining concessions in Africa, where he is digging for gold, nickel and uranium. When he met FORBES ASIA he had just spent a week in Tanzania. Karnasuta’s idea of fun is sloshing through mud in Madagascar. “I love going around the world looking for minerals,” he says. ITD is also developing mines in Thailand and Laos....