Auteur : Douglas Kennedy
Titre : Au-delà des pyramides
Edition : Pocket éditions juin 2011 (350 pages)
Quatrième de couverture : « Douglas Kennedy au pays des pharaons, ou comment un jeune auteur encore inconnu débarque en Egypte, il y a plus de vingt and, bien décidé à éviter les pyramides, la croisière sur le Nil et autres classiques du voyage en Orient. D’Alexandrie à Assouan en auto-stop, de l’oasis de Siwa aux bidonvilles du Caire, une fascinante plongée dans l’envers du décor, où l’apprenti écrivain va multiplier les rencontres. Des confrontations hilarantes, des scènes cocasses pour les errances de cet Américain en terre musulmane. Entre récit et mémoire, une irrésistible chronique de voyage servie par l’œil et la plume aiguisés du reporter »
J’avais beaucoup d’espoir pour cette lecture, et j’ai cru un moment le regretter face à détails qui prouvent que l’auteur est un apprenti écrivain. Dans le style surtout, où les descriptions usent de termes sans cesse répétés (victorienne, édouardien, georgien…). Le néophyte en histoire de l’architecture que je suis est passé complètement à côté de ces descriptions. On sent que l’auteur veut que ça claque, et à trop vouloir en faire, il en fait un peu trop, mais juste un chouia, car ce n’est qu’un petit détail. L’essentiel est vraiment ailleurs.
Douglas Kennedy est un grand auteur à succès, et lire ce livre édité en 2010 après tant de succès, sans avoir lu ses anciens best-sellers, aurait pu lui valoir une forte critique sur un certain manque de style. Mais un avant-propos de l’auteur explique que ce livre date de 1988, qu’il est son premier (si l’on ne compte pas les pièces de théâtre). Je pense (et j’espère) que j’aurais l’occasion de lire du Kennedy dans toute sa splendeur.
Pour le moment, même si (je me répète) dans la forme Au-delà des pyramides n’a pas été un enchantement, dans son fond il a été extrêmement à la hauteur, avec une analyse bien pertinente de la société égyptienne en particulier, et en tant que société (majoritairement) musulmane en général. Je reconnais des traits de caractères qui font la mienne, algérienne, et ce qui a été à l’origine de ce qui pour moi peut être considéré comme d’énorme ratages. L’incapacité de l’autocritique, la complaisance dans une certaine inculture (ce ballotement entre valeurs traditionnels et des influences indéniables de l’occident, le chauvinisme national ou religieux sans patriotismes ni profonde piétés véritables –de la bigoterie au plus).
Un détail du livre est (à l’honneur de son auteur) d’une précision manifeste. A savoir la révolution égyptienne dans les islamistes seraient gagnants (dans les causes sont surtout d’ordres économiques et dans les répercutions socioculturelles plus profondes), après une visite d’une ville de la Haute Egypte, Assiout, de l’ambiance qu’il y règne, du conformisme islamiste et d’une tension avec la minorité chrétienne copte qui n’augure rien de bon, mais je l’espère trouvera une résolution définitive et apaisante.
Pour me résumer, je dirai que ce récit de voyage est très intéressant, qu’il aurait pu être passionnant, qu’il se lit tout seul, avec beaucoup de facilité, comme on m’a souvent dit sur cet auteur pour qui j’ai beaucoup de sympathie.
Douglas Kennedy est né à New York en 1955, et vit entre Londres, Paris et Berlin. Auteur de récits de voyages remarqués, dont Au pays de Dieu (2004) et Au-delà des pyramides (2010), il s’est imposé avec, entre autres, L’homme qui voulait vivre sa vie (1998 ; rééd 2005, 2010), – adapté au cinéma par Éric Lartigau avec Romain Duris, Marina Fois, Niels Arestrup et Catherine Deneuve en 2010 -, La Poursuite du bonheur (2001), Les Charmes discrets de la vie conjugale (2005), La Femme du Ve (2007), Quitter le monde (2009) et Cet instant-là (2011). Tous ces ouvrages sont publiés chez Belfond et repris chez Pocket. En 2008, Belfond a également publié son roman-culte, Piège nuptial, dans une nouvelle traduction.
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