Dans la série des groupes de post-rock pas forcement en vogue dans nos contrées occidentales, je vous parlais il y a quelques temps des formidables vénézuéliens de La Mar. C’est aujourd’hui au tour de Mono de passer au banc de test avec leur album For My Parents qui est paru en ce début de mois de septembre au sein du label Temporary Residence.
La comparaison s’arrête néanmoins ici car, riches de leurs plus de 45 000 fans sur Facebook et d’une carrière de près de 12 ans et de 11 productions à leur compteur (EP, LP et lives confondus), le quatuor japonais n’en est plus à ses balbutiements depuis bien longtemps.
Tout d’abord, petit détail qui compte : certes l’album ne comporte que 5 pistes, mais ces dernières durent toutes entre 8 et 14 minutes. Nous sommes donc bel et bien en présence d’un long métrage musical et non d’un placebo minuté en version homéopathique. L’allégorie cinématographique est pleinement justifiée, et c’est sur cette vidéo de Legend – le premier morceau de l’album – que je vous laisse vous faire l’oreille.
Si l’introduction reprend les riffs légers et mesurés qui ont fait le succès de nombreux groupes post-rock des années 2000 comme Explosions in the sky, la musique de Mono sonne très vite différemment. Plus de cordes frottées, plus de « sanglots longs », un petit quelque-chose qui dénote irrémédiablement la touche asiatique de leur musique. On ne sait pas trop pourquoi, mais à l’oreille on se croirait débarqués quelque-part entre Pandora et le générique de fin de Zelda. On ne sait pas trop pourquoi (et après tout on s’en fout), et c’est bien ça leur force !
Petit tour d’horizon du reste de l’album.
Techniquement, rien de bien révolutionnaire. Ce n’est pas leur carte, Mono ne suit pas les mouvances de la mode, ce qui leur évite d’ailleurs d’être trop vite démodés comme bon nombre de jeunes formations actuelles aux carrières express. Si le fait de sortir de la norme du morceau de 3m40 ne vous rebute pas, je vous conseille vivement de pousser la curiosité jusque Unseen Harbor, le morceau le plus long de l’album certes, mais aussi l’un des plus complets.
Avant de partir, A Quiet Place (Together We Go) vous bichonne les tympans tout en douceur, comme pour vous remercier d’avoir écouté, et en espérant avoir bientôt de vos nouvelles. Sincères salutations. Cordialement.
Alors oui, Mono est rangé dans le même rayon que Godspeed You! Black Emperor, God is an Architect et The Evpatoria Report, mais ils ont ce petit quelque-chose qui les différencie (sans pour autant dénigrer l’immense talent des groupes citées, évidemment). Certainement cette petite touche nippone, possiblement autre-chose, peu importe.
Bref, cette dernière production de Mono n’est pas dénuée d’intérêt, loin de là. Pour les retardataires il est donc temps de se pencher sérieusement sur leur discographie déjà bien fournie. La musique asiatique perce généralement moins que celle de nos proches voisins anglo-saxons ou germaniques, voici donc une bonne occasion de faire mentir les statistiques.
L’album est disponible sur