Où vies tu ?
J’habite à Montreuil, juste à côté de Paris, dans un grand appartement.
Vies tu de ta passion ?
Oui, et plutôt confortablement. C’est mon métier à plein temps en fait. Je ne fais que ça. Après, il y a des périodes plus difficiles que d’autres bien sur. Tout dépend des projets et des commandes. Quand tu choisis de gagner ta vie en dessinant, c’est jamais simple. Il n’y a pas de sécurité. Tu ne pars pas au bureau le matin en te disant que tu vas pointer, faire tes 8 heures, en attendant ton chèque à la fin du mois. Chaque journée est une bataille.
Tu bosses sur quoi en ce moment ?
Beaucoup de projets vont sortir à la rentrée, entre autres ma nouvelle série de t-shirts avec Kulte et Abdel Alaoui, une collaboration avec la marque Barré, et ma capsule collection avec Made In Montreuil.
D’ou t’es venu ce gout pour les caricatures?
Ce ne sont pas vraiment des caricatures. Ce sont avant tout des portraits. Mais ce ne sont pas des portraits conventionnels. J’essaye de sublimer les personnages que je dessine. D’une certaine manière, c’était déjà le propos du pop-art, avec les portraits que Warhol faisait… Offrir un autre regard, différent et surprenant.
Pourquoi avoir choisi de dessiner que des visages ?
Je sais que les visages, c’est la partie la plus visible de mon travail, mais je ne fais pas que ça. Mais c’est en effet ce que l’on me demande le plus. C’est devenu ma « marque de fabrique », du coup j’en fais beaucoup. Et du coup les gens me connaissent surtout pour ça. Mais mon travail ne se limite pas à ça. J’ai aussi une partie de mon travail orienté « science fiction / fantaisy » avec des scènes de batailles entre robots. Et depuis quelques temps je travaille aussi sur des séries de patterns.
Tu mets combien de temps à faire une illustration ?
C’est très variable, il n’y a pas de temps moyen. Tout dépend du sujet, de ton inspiration… Parfois c’est très rapide, tout est en place et tout va très vite. Parfois ça prend plus de temps, parce que tu es moins en forme ou moins inspiré. Disons que ça va de quelques heures à quelques jours.
Es tu tenté par des collaborations ?
Je suis tenté par des collaboration hors textile. Parce que j’ai fais beaucoup de collaborations textiles avec des marques, j’ai une bonne soixantaine de t-shirts à mon actif ! Donc j’aimerais explorer de nouveaux domaines. Il y a pleins de choses à faire. Quasiment tout est possible aujourd’hui. Travailler sur du mobilier par exemple, avec une gamme complète de produits designés par mes soins, c’est quelque chose qui me tente. J’aime bien le bois et le métal. Donc une impression de mon travail sur ces matières, ça pourrait être vraiment bien. Idéalement, j’aimerais avoir à concevoir l’identité visuelle d’un lieu. Par exemple, j’aime beaucoup ce que Laurent Fétis avait fait pour le Social Club. Donc clairement, une collaboration de ce type me tenterait. Après, tous les produits peuvent devenir des supports. C’est ça qui est bien aujourd’hui. Faire des montres, des bouteilles, des frigidaires, clairement ça m’intéresse.
Que penses tu du concept de notre site de laisser sa home page aka la maison à un artiste pour un mois, des illustrateurs à conseiller ?
C’est vraiment une très bonne idée, internet est fait pour ça, partager les données, les infos, les images. C’est bien qu’un média puisse aussi devenir à sa façon un espace d’exposition, même si c’est seulement sur la home page. Je ne saurai que chaudement vous recommander mes « collègues » Koa et 123Klan pour les prochaines éditions.
Que penses tu de notre site ? (sois honnête)
Pour moi, Union Street fait vraiment partie des blogs qui montent. Bon concept, bon design, articles intéressants ! L’avenir vous appartient, keep on guys !
Ou te vois tu dans 5 ans?
Difficile question, on verra dans 5 ans… Au top j’espère !
Quelles sont tes sources d’inspiration
Cinéma, musique, design, street-art, graphisme, bande dessinée, mode, magazines… Je suis une vraie éponge et je m’intéresse à tout. Mais au final, quand on fait un dessin, on ne sait jamais trop d’où vient l’inspiration. Une idée arrive, on la suit et voilà. Au final, on ne sait jamais vraiment ce qui nous inspire.
Un mot pour la fin ?
Longue vie à Union Street !