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[Critique] LES SEIGNEURS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Note: ★★½☆☆

Origine : France
Réalisateur : Olivier Dahan
Distribution : José Garcia, Jean-Pierre Marielle, Franck Dubosc, Gad Elmaleh, Ramzy Bedia, Omar Sy, Le Comte de Bouderbala, JoeyStarr, Clémentine Baert, Frédérique Bel…
Genre : Comédie
Date de sortie : 26 septembre 2012

Le Pitch :
Ancienne gloire du foot tombée en désuétude, Patrick Orbéra, la cinquantaine, est au fond du trou. Alcoolique, il n’a plus un sou et n’a plus le droit de voir sa fille. Contraint par un juge de retrouver un emploi, il se voit forcé d’accepter le poste d’entraineur d’une équipe de foot locale, sur une petite île bretonne. Le challenge pour Orbéra est de taille, car une grosse responsabilité repose sur les épaules de son équipe : gagner ses trois prochains matchs, afin de récolter l’argent nécessaire à la survie de la conserverie de l’île. Il décide alors de recruter d’anciens collègues de jeu, eux-aussi retirés des terrains…

La Critique :
Si l’on en croit les déclarations des acteurs, le réalisateur Olivier Dahan n’aime pas le football. Cela signifie-t-il que son nouveau film a le potentiel de plaire aux allergiques du ballon rond ? Pas si sûr, mais pas impossible non plus. Car si on parle bien sûr et très largement de foot dans Les Seigneurs, on parle aussi de la crise, du chômage et de ses conséquences sur les habitants d’une petite municipalité. Projet casse-gueule, Les Seigneurs se propose donc de marier sport, discours socio-économique et pure comédie. Le tout sous la coupe du mec qui a réalisé le très surestimé La Môme ou encore le bourrin mais crétin Les Rivières Pourpres 2.

Bâti autour d’une authentique enfilade de clichés plus ou moins lourds, Les Seigneurs n’innove pas et n’apporte rien de neuf. On nage en eaux troubles. Quelque-part entre la gaudriole pas toujours drôle et beauf genre La Vérité si je mens et Camping, et le drame travailliste à la Ken Loach, en passant par les thématiques inhérentes au retour gagnant de challengers dont tout le monde se moque. Loin de réussir sur tous les plans, Olivier Dahan s’en sort néanmoins mieux que la bande-annonce de son long-métrage ne pouvait le laisser craindre.

La comédie n’est pas toujours drôle, voire parfois pas du tout, mais certains gags font mouches. Le drame social est cousu de fil blanc, mais a au moins le mérite d’essayer de dénoncer des manœuvres (les fermetures d’usines) malheureusement trop courantes. Le retour des héros est la bonne surprise. Tout simplement car même si la chanson est connue (des loosers reviennent sur le devant de la scène à force d’acharnement), elle est plaisante et propice à de beaux élans. Sans bien sûr aller tutoyer les maitres étalons de la discipline, Les Seigneurs fait ce qu’il peut et arrive, à force d’insister, à faire vibrer à des rares occasions la corde sensible. Principalement grâce à José Garcia, qui une fois de plus est le maillon fort du lot. Son personnage fédère les autres protagonistes du film, ces footballeurs grandes gueules, mégalos et alcooliques, mais l’acteur fédère aussi le reste de la distribution. Décidément doué quand il est un tant soit peu canalisé, Garcia arrive à passer du rire aux larmes, même lorsque le script se montre plus que faiblard (les scènes avec sa gamine, le côté alcoolo du personnage…).

Aux côtés de José Garcia, les autres stars de cette « dream team » font ce qu’ils savent faire de mieux. Avec tout ce que cela implique. Omar Sy est discret, JoeyStarr ne change rien et se refuse à jouer la comédie en étant lui-même, Franck Dubosc joue Franck Dubosc, Gad Elmaleh est insupportable 80% du temps et Ramzy…est ô surprise, moins irritant que d’habitude.
Des acteurs comiques qui arrivent quand même à cohabiter sans trop se livrer à une guerre d’égos, mais qui brillent étrangement le plus, pendant les scènes qui ne nécessitent pas de blagues lourdingues et rabattues. Comme quand ils jouent au foot par exemple. Le spectacle est plutôt amusant. Très anecdotique, mais amusant. Surtout avec Tonton Marielle qui veille au grain.

Le petit tacle que représente Les Seigneurs, à l’attitude révoltante de nos « charmants » gentlemen footballeurs français, plus enclins à taquiner de la call girl et à festoyer, qu’à justifier leurs salaires un ballon aux pieds, est aussi un joli bonus.
La cerise sur le gâteau, pour un long-métrage qui résulte en fait de la volonté apparente d’un cinéaste qui n’a pas souhaité réaliser une comédie 100% sportive. Sa réussite est très relative, son échec aussi. Balle au centre donc et pas de quoi se lever la nuit.

@ Gilles Rolland

[Critique] LES SEIGNEURS

Crédits photos : Vito Films


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