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Efterklang – Piramida, nouvel album

Publié le 26 septembre 2012 par Greencatsbabies @greencatsbabies
Efterklang – Piramida, nouvel album

Efterklang © Photo officielle

Le 24 septembre, les Danois merveilleux d’Efterklang ont livré leur nouvel album, Piramida. On vous annonçait cette sortie en juin dernier ; nous avons pris un peu de temps pour y jeter une oreille toujours trop dispersée. Oui, trop dispersée, parce que l’écoute de cet album nécessite – mérite – une certaine attention, une certaine concentration.

Dès la première écoute, on sent qu’Efterklang a pris une hauteur impressionnante, a gagné en précision et en atmosphère, tout en ne lâchant que très peu de leste en énergie pure. Sans renier son langage (qu’on retrouve plus franchement dans le titre ‘Between The Walls’, par exemple), le groupe fait route ailleurs, progresse dans des contrées nouvelles…

Les voix, toujours profondes, ont gagné en élégance, se sont faites plus dramatiques, plus posées, plus sûres. Les reverbs sont franches et accentuent dans de nombreux morceaux le côté mystique, la sensation que le groupe joue, au choix, dans un vieux hangar pourri ou une cathédrale – ce qui modulo le folklore revient à peu près au même.  Les nappes de synthés se font épaisses et grasses, adoptent une esthétique héritière que l’on attendait pas chez Efterklang, qui semble faire un hommage aux Vangelis et autres Jean-Michel Jarre, mais qui vient avec beaucoup de réussite se fondre dans l’univers nouveau. Les bidouilles rythmiques se font plus fines, plus discrètes, plus subtiles. On pense souvent à certains des sons d’Einsturzende Neubauten, qui a lui aussi cet art de bidouiller les étoffes les plus intéressantes avec trois clous, un vieux bidon métallique et une perceuse (ou n’importe quoi qui puisse se trouver dans une décharge ou chez Castorama). Ca et là des cuivres viennent relever la rythmique de syncopes bienvenues,  les voix de chorales aériennes, les basses rebondissantes, un piano minimaliste, les prises concrètes de sons (de bruit de pas, de chocs divers) enrichissent encore le melting pot génial et cohérent qu’est Piramida.

Plus on écoute les titres, plus on découvre, sous les chansons déjà conquérantes en tant que telles, une production prolifique, qui n’a rien laissé au hasard, qui a tout digéré et remis en forme, avec une précision de dentellière admirable de savoir-faire et de maîtrise. Je vais en faire hurler plus d’un, mais cet album me fait penser en nombre de ses moments à certaines productions de Peter Gabriel – ce même sens de la dramaturgie, cette précision technique hi-fi, ce romantisme. C’est particulièrement criant à mon sens sur ‘Monument’

Bref : Piramida est un excellent album, qu’il faut écouter dans les meilleures conditions pour qu’il livre toute sa substance. Exit les players mp3 bas de gamme et les enceintes multimédia. Faites vous plaisir : mettez-vous au fond d’un fauteuil et écoutez religieusement sur une chaîne hi-fi digne de ce nom. Les eighties sont de retour, avec elles une certaine subtilité du son et un sens de l’excellence (l’apogée du studio analogique), aussi froid que fascinant…

Efterklang sera en concert le 12 décembre à la Laiterie (Strasbourg) et le 13 décembre au Café de la danse (Paris)

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