"Je pense que mes oreilles sont à la recherche de choses sans épines. Elles ont soif de souvenirs qui reçoivent la caresse de l'écoulement du temps, dont toutes les ronces ont été enlevées, de souvenirs doux au toucher qui ne trahissent jamais, de souvenirs qui n'égratignent pas et ne provoquent pas de douleur."
Photo au Botanique à Kyoto (octobre 2009)
Extrait de Amours en marge de Yoko OGAWA
Quatrième de couverture
Une jeune femme se réveille en croyant entendre le chant d'une flûte... Il n'y a pourtant que le silence que son mari a laissé derrière lui la veille en la quittant. Bientôt, elle perçoit le moindre chuchotement comme un hurlement, le moindre choc comme un cataclysme ; et elle s'égare dans l'assourdissant bruissement des réminiscences. Pour un magazine de santé, elle accepte de décrire ses symptômes, s'efforçant de trouver les mots justes pour exprimer ce qu'elle ressent. Ses yeux s'arrêtent sur les mains du sténographe qui prend les notes ... Ses doigts d'une étrange beauté glissent sur le papier, transcrivant chaque énoncé en un mystérieux signe aux allures d'éternité. Premier roman "long" de Yoko Ogawa, Amours en marge est paru au Japon en 1991. Il aborde d'une manière très sensuelle et poétique un thème majeur de l'oeuvre de la romancière : la mémoire préservée, embaumée, immortalisée par une imperceptible trace qui capture le souvenir en même temps que la douleur qu'il a suscitée.
Je lis (beaucoup) / je pense (pas assez) / je projette (pas mal) ; d'où cet éloignement qui ne saurait durer ... enfin j'espère !!
See you soon ...