Gallimard, 12 janvier 2012, 336 pages
Résumé de l'éditeur :
Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d'Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l'a recueilli. Il a perdu l'usage de la langue française et oublié son nom.
Que s'est-il passé pendant ces dix-sept années ? C'est l'énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, l'homme providentiel qui recueille à Sydney celui qu'on surnomme désormais le « sauvage blanc ».
Mon avis :
La narration alterne entre le récit de Narcisse, jeune marin abandonné sur une côte déserte, et les lettres qu'Octave envoit au Président de la Société de Géographie.
Au fil des chapitres, nous découvrons comment Narcisse a cru mourir de faim et de soif au milieu d'une nature luxuriante mais dont il ne savait lire les codes ; comment il a été recueilli et soignée par une tribu ; et comment, peu à peu, il en a appris les us et coutumes jusqu'à en oublier sa langue.
En parallèle, Octave raconte au Président de quelle façon il a fait connaissance avec ce "sauvage blanc" ; comment il a découvert son identité ; ainsi que les avancées de sa "transformation" en homme civilisé, capable de rencontrer et de converser avec l'impératrice Eugénie.
Bien sûr, tous les clichés du XIXe siècle sont présents : Narcisse n'est qu'un petit marin qui s'est laissé corrompre par les sauvages ; le bel esprit domine la très scientifique Société de Géographie française qui, au contraire de nos amis les anglais, n'a pas su donner tout son sens et son importance à cette découverte.
Octave lui-même veut absolument que Narcisse occupe un emploi en France, allant jusqu'à payer des recherches en Australie pour retrouver les enfants de Narcisse qu'il baptise lui-même. Jamais il ne se demande si Narcisse n'aurait pas aimé retourné auprès de ses enfants....
Ce "sauvage blanc" est à l'image de la tribu qui l'a hébergée et nourrit et fait sien : discret, peu bavard, secret, mais en total communion avec la nature.
Un roman que j'ai beaucoup aimé, un coup de coeur.
L'image que je retiendrai :
Celle de l'unique repas de la tribu, en fin de journée, lorsque le soleil s'est caché et qu'il fait frais. Un repas cuit dans la terre, sorte de "bougnat".
Je n'avais pas envie de le lire mais là,tu me fais reconsidérer la question!