Envie d’une pause douceur ? Alors il suffit d’aller voir Elle s’appelle Ruby, irrésisible feel good movie mené par un Paul Dano rempli de tendresse et la révélation de Zoé Kazan.
Histoire de couple, Elle s’appelle Ruby l’est doublement puisque d’un côté le film parle d’un écrivain qui voit l’héroïne qu’il écrit et dont il tombe amoureux devenir réalité alors qu’en coulisses, le film est réalisé par un couple mais également produit, scénarisé et joué par un couple puisque Paul Dano et Zoé Kazan sont ensemble dans la vraie vie et se sont donc investis à tous les niveaux. Mais ce n’est pas parce que le film est réalisé entre deux couple qui se connaissent bien que l’histoire tournera à la private joke. Au contraire, le film est très ouvert sur les spectateurs qui peuvent s’identifier très simplement aux personnages et à ce couple du coup plus vrai que nature.
Laissons tomber l’aspect « people» de la construction du film pour parler de ce qu’il raconte vraiment. Ecrit de manière très maline par Zoé Kazan, Elle s’appelle Ruby joue un peu sur une histoire d’amours aux accents adolescents comme avait pu le faire 500 Jours Ensemble. On y retrouve d’ailleurs un mec en mal d’amour qui pense avoir trouvé et imaginé la femme qui lui correspond. Au delà du fantasme de contrôler sa femme (puisqu’elle correspond à tous ses rêve et la moindre page qu’il écrit sur elle a des conséquence sur sa personnalité) , il en montre aussi les limites et reste pleinement humain. Entre purs moments de tendresse, d’autres instants de tristesse parfois difficiles mais toujours avec un espoir au bout, le film navigue assez justement entre les émotions en sans faire trop.
On pourra peut-être reprocher au scénario d’être cousu de fil blanc. Tout est finalement assez prévisible mais pourtant ça fonctionne. D’une part car le couple que forment Paul Dano et Zoé Kazan est très touchant et nous emporte sans soucis dans l’histoire. D’autre part car cette histoire aux accents légèrement fantastiques permet de prendre quelques libertés et d’accentuer certains détails de la relation de couple de manière très intéressante. Enfin car les seconds rôles y sont savoureux, en particulier Annette Benning et Antonio Banderas incarnant les parents hippies qui attendaient impatiemment de connaitre cette fiancée issue de l’imaginaire de leur fils.
Elle s’appelle Ruby a donc tous les ingrédients du film indépendant américain romantique et légèrement bobo, reconnaissons-le (avec cette fascination des auteurs pour la langue française), souvent déjà vu, et sans provoquer la même euphorie que Little Miss Sunshine, reste un bon moment à passer, intelligent et touchant.