1. Que pensez-vous de l’ouverture des données publiques, des projets comme Etalab ?
L’ouverture des données publique représente un enjeu considérable et revêt deux dimensions : une dimension économique et une dimension politique. Une dimension économique, car en libérant les données, l’Etat et ses administrations permettent à un écosystème d’innovation d’émerger pour créer des services innovants. Par exemple, si la RATP ouvre ses plans de station de métro, CheckMyMetro pourrait créer une recherche d’itinéraire pour personnes à mobilité réduite. Cet écosystème qui utilise les données publiques à des fins innovantes crée de la valeur dont la société profite. C’est ainsi que le marché de l’ouverture des données est évaluée à plus de 27 milliards d’euros par la Commission Européenne.
D’autre part, l’ouverture des données revêt un enjeu politique. C’est un moyen efficace pour garantir la transparence pour les citoyens, qui peuvent contrôler l’action de l’Etat. Citons à cet égard le collectif Regards Citoyens à l’origine de nosdeputes.fr . Dans le cas de CheckMyMetro, l’ouverture des données d’horaire de métro pourrait permettre à tout à chacun de calculer sans biais les véritables taux de retards (ou de ponctualité) de la RATP.
Ainsi des initiatives comme Etalab ne peuvent qu’être encouragées. C’est un changement de mentalité au sein même des organismes étatiques qui doit être opéré, et Etalab y contribue.
2. Comment vaincre les réticences pour que les entreprises et les grandes administrations aient conscience de la création de valeur autour des données en devenant des plates-formes à l’image d’Amazon ou de Facebook en proposant des API à des communautés de développeurs/designers, etc. ?
Je ne pense pas que les réticences viennent des entreprises. Elles viennent plutôt des administrations. Au niveau des entreprises, il s’agit plus d’une culture globale de l’innovation autour d’internet qui peut faire défaut à certains grands groupes français. Préserver les rentes et les business models vieillissant passe malheureusement avant l’audace ! Mais penchez-vous sur les centaines de start-up qui se lancent chaque année, de nombreuses sont sur la voie opposée !
3. En cette période de rentrée, pourriez-vous nous présenter Yoopies, plateforme de mise en relation de baby-sitter et nounous ?
Yoopies. est une plateforme sociale de mise en relation de babysitters, nounous et de parents que j’ai lancée il y a moins d’un an avec Jessica Cymerman. L’idée est d’utiliser les nouvelles technologies et les médias sociaux pour garantir la confiance aux parents. Ainsi, sur Yoopies les parents peuvent rechercher le profil idéal pour faire garder leur enfant en fonction de nombreux critères : la distance évidemment (tous les profils sont géolocalisés), mais également les disponibilités, tarifs, expériences, références etc. De nombreux profils sont notés par d’autres parents. En connectant votre compte Yoopies à votre compte Facebook, vous découvrez directement qui dans votre réseau (d’amis ou d’amis de vos amis) a déjà recommandé des baby-sitters. Yoopies a également lancé une application iPhone pour trouver n’importe où quelqu’un pour garder ses enfants. Jusqu’à peu, les parents n’avaient que deux options : les agences de babysitting qui était chères ; ou les petites annonces de baby-sitting qui ne permettaient pas de donner véritablement confiance. Notre postulat est que lorsqu’il s’agit de faire garder ses enfants, nous ne pouvons pas faire confiance à n’importe qui. Plutôt que de limiter les annonces de baby-sitting à quelques lignes, nous avons créé un site utilisant les dernières technologies collaboratives aux services des baby-sitters afin qu’ils ou elles puissent fournir un maximum d’informations, et se faire recommander directement sur le site. C’est la raison pour laquelle nous utilisons Facebook : nous voulons recréer le bouche à oreille traditionnel sur le web.
26 septembre 2012
Benjamin Suchar est créateur de CheckMyMetro, vainqueur du start-up week-end et Yoopies.