C’est surtout quand arrive l’automne que vient l’heure des thés !
Elle n’est pas mal celle-là car en plus d’être amusante, elle est véridique. Les bourrasques de vent et les averses de ces derniers jours combinées au fait que le chauffage n’est pas encore rallumé dans mon immeuble, m’ont brutalement rappelé la réalité. Adieu l’été, bienvenue les mois moroses propices au cafard.
Du moins pour ceux qui ne savent pas apprécier le bonheur douillet de rester chez soi à glander en regardant à travers les voilages des fenêtres le mauvais temps s’installer. Les vitres giflées de gouttes d’eau, les arbres qui ploient en gémissant sous le vent tandis que rares oiseaux poussés au cul par les tourbillons tâchent de garer leur croupion en urgence, voici le programme des semaines à venir. Je sais m’en contenter, je vais même jusqu’à y prendre plaisir.
Enfin pouvoir rester chez moi sans remords, ne plus me sentir « obligé » de sortir parce que le soleil brille et qu’il serait dommage ou malsain de rester terré dans ma tanière. Désormais les prétextes pour me calfeutrer entre mes quatre murs ne vont pas manquer. A moi les longues séances de lectures, emmitouflé dans mon vieux pullover, musique en sourdine et thé à portée de main alors que dehors les intempéries mènent le sabbat.
A la belle saison ou lorsqu’il fait doux, un thé vert à la menthe fait mon ordinaire mais maintenant est venu l’heure d’un breuvage plus noble. Un Earl Grey délicatement parfumé à la bergamote, accompagné pourquoi pas d’un biscuit. Ou deux. Quand le paquet est sorti rien n’est plus contrôlable.Tandis que je sirote ma boisson chaude, un court instant j’ai une pensée royale car il est fort possible qu’au même instant à Buckingham, la reine d’Angleterre boive le même thé que moi puisque sur mon sachet de Twinings Of London, il est fièrement indiqué, « Fournisseurs attitrés de sa Majesté la reine Elizabeth II ».
Si le roi n’est pas mon cousin, du moins la reine est ma compagne de quatre heures !