Se qualifier contre Copenhague en tour préliminaire était un soulagement ou un avertissement ?
Il fallait sans doute un peu de temps et de recul pour bien analyser l’entrée en lice des Lillois en Ligue des Champions. Le Vestiaire venait juste de s’abonner à BeIn sport pour l’occasion, mais un problème technique l’a empêché de visionner le match en direct : ça ne servait à rien et Laforge nous emmenait au pays de la Dordogne. Bientôt peut-être à celui du charisme.
Maribor n’était qu’un tour préliminaire, Aarhus c’était de la Coupe de l’UEFA, comme le Maccabi Haifa. Tourner en rond les grands milieux de semaines à la française conduit spontanément à un constat : en se retrouvant mené 3-0 à la mi-temps par la CEI, Lille a hissé le niveau de l’exploit au rang du jamais vu. Passe encore le premier but aussi splendide que le marquage sur un attaquant seul à 25 mètres des buts adverses, passe aussi le but hors-jeu ou l’oubli passager de l’avant-centre en pleine surface sur le troisième. Les soirées de légende c’est bien plus que ces simples accidents qu’un rapide coup d’œil à Lille-PSG aurait pu prévenir. Un tel rendez-vous avec l’histoire, c’est un point d’orgue, c’est Landreau qui plonge des mauvais côtés alors qu’il vient d’être rappelé en équipe de France, c’est avec Mavuba capitaine comme la Fédération le réclame, c’est Hazard qui s’appelle Kalou. C’est aussi le lendemain du triomphe du PSG contre des Ukrainiens alors que la presse n’a pas encore trouvé de raison suffisante pour éviter de qualifier Lille de rival le plus sérieux pour le PSG, alors qu’un rapide coup d’œil sur Troyes-Lille aurait suffi.
Le roi Salomon
Une soirée comme ça, c’est le baromètre d’un club. Michel Seydoux rêve en grand depuis longtemps, mais un stade neuf en plus et une moustache en moins ne le fait pas moins ressembler à Dominique Grimault. Lille n’a donc jamais rien fait de surprenant dans toutes les Coupes d’Europe qu’il a jouées depuis Halilhodzic. Bakari n’est plus là, De Melo oui et la différence ne saute plus aux yeux. Le jeu léché et les récitals offensifs des saisons passées, c’était plutôt Hazard que Rudi Garcia ? Dur à croire, ou alors les mythes s’effondrent les uns après les autres : Nolan Roux ne vaudrait pas 8 millions, Kalou n’aurait jamais été vraiment titulaire à Chelsea, Payet ne serait pas Hazard, Chelsea aurait enfin trouvé un pigeon pour lui épargner le salaire de Kalou, Chedjou n’a jamais vraiment joué à Arsenal et Sturridge avait déjà pris la place de Kalou à Chelsea. Ca ferait quand même beaucoup à avaler pour une seule soirée.
Au fait, c’était pour déconner, il ne fallait pas plus de dix secondes pour analyser un 3-1 collé par des Biélorusses. C’est juste que ça faisait chier d’écrire jeudi dernier.