Reportages

de Joe Sacco
Bande dessinée - 200 pages
Editions Futuropolis - novembre 2011

Cet album est la compilation de certains reportages dessinés par Joe Sacco à travers différents pays et différents situations géopolitiques, toutes dramatiques. En Irak il s'intéresse aux récits des prisonniers dans les geôles américaines, et au monde des Marines. En Palestine, il . En Tchéchénie, il  fait la lumière sur le silence d'un peuple baillonné et torturé alors que la Russie évoque le problème au passé. En Inde, au Kushinagar, ce sont les dalits une caste du bas de l'échelle sociale, qu'il tente de faire parler en échappant à la censure. Au tribunal de La Haye, il nous montre le procès d'un ancien militaire serbe. Et puis à Malte, son pays d'origine, il met le doigt sur la douloureuse question de l'immigration africaine de plus en plus nombreuse et mal vécue.

Reportages, c'est l'occasion de prolonger les récits de Joe Sacco en Palestine, qui ont fait l'objet de plusieurs albums Palestine, et Gaza 1956. C'est aussi l'occasion de découvrir son travail effectué dans d'autres contrées, autour d'autres conflits, publié dans des journaux ou des revues politiques ou historiques. Mais c'est surtout, l'occasion d'avoir une réflexion sur le rôle du journaliste-dessinateur de BD, avec une introduction qui d'emblée donne son point de vue sur la subjectivité objective qui est sa rigueur, et sur la fatale flexibilité par rapport à la réalité et à ses détails physiques.

D'abord en couleurs avec les deux premiers chapitres, Joe Sacco poursuit par des reportages sur planches en noir et blanc. Avant chacun d'entre eux, un rappel sur les circonstances de leur parution, les remarques des éditeurs, son avis - pas toujours tendre - a posteriori sur la pertinence de son reportage. Au final c'est un album très abouti (on ne s'attend pas à moins avec Joe Sacco), peut-être encore plus que les autres, du fait de la pluralité de ses sujets et du recul que l'auteur arrive à nous faire prendre, tout en nous livrant une cinglante leçon d'Histoire présente. 
L'avis de Mikaël Demets - L'accoudoir
Synthèse de critiques - Kbd