Cohérence, Bottom-Up, musiciens et nouveau paradigme managérial: l'expérience Spira Mirabilis

Publié le 25 septembre 2012 par Sapiens Pietro Cossu

Bottom-up.

Ils font à leur moments perdus leur direction musicale sans chef d'orchestre.

Le nouveau paradigme managérial entre aussi dans la musique, perspective intéressante car rien n'était moins évident:

La Spira Mirabilis est une Initiative spontanee de musiciens ayant souhaité faire PLUS que ce quils font dans leurs Grands Orchestres auxquels ils "appartiennent"

Grands Orchestres dont ils sont fiers, par ailleurs, et dont ils disent qu'ils ont la chance de faire partie.  Mais, poussés par le désir de faire "plus", de comprendre dans leur globalité les œuvres qu'ils jouent, de contribuer ou "entrer dans le sens" de la direction musicale d'ensemble, ils ont entrepris de travailler entre eux les oeuvres de grands compositeurs. 

Ces musiciens de grand talent appartenant à divers orchestres de par le monde se réunissent sans être rémunérés et décortiquent, étudient, débattent, cherchent à comprendre les oeuvres des grands compositeurs, comme le font les chefs d'orchestre, et décident ensemble de la direction musicale

Dans leur quotidien, ces musiciens participent à de grandes œuvres symphoniques en tant "qu'instrument".... membre ou partie n'ayant pas forcément besoin , pour bien faire son metier, de connaître plus - sur l'oeuvre qu'ils jouent - que la seule partie qu'ils interprètent.

Et voilà que ces même personnes ont le désir d'entrer plus dans le sens et la matière de leurs entreprises musicales. 

Recherche d'une conscience commune, d'une cohésion et d'une contribution d'un ordre supérieur. Recherche de cohésion dans le "faire ensemble" pour ce travail que le chef d'orchestre fait habituellement seul dans son coin. Comme le dit l'une d'entre eux: "la clé de tout est la cohérence". Cette initiative est intéressante car elle touche un univers qui était jusque là considéré comme un modèle de l'autorité hiérarchique: le chef d'orchestre qui a travaillé l'oeuvre et détient le savoir "mène" avec sa baguette. Et, dans le modèle du chef d'orchestre tel qu'il existe aujourd'hui, son rôle ne peut être que celui-là, et la sanction de sa remise en cause serait le chaos musical et la désharmonie. Or ici point de chaos, ni de désharmonie, seulement la beauté des grandes interprétations, créativité et engagement. Cette initiative n'est pas une démarche libertaire non plus. Elle n'empêche pas, pour ceux qui connaissent la Spira, l'émergence de leaders dans le groupe. Mais pas de Chef d'Orchestre La mise en évidence de cette expérience éclaire d'une autre perspective les travaux de Joichi Ito du MIT dont nous avons parlé et d'une manière générale les évolutions du nouveau paradigme managérial