La Suède a du goût par Patrick Faus
Cela se passait samedi dernier dans les jardins de l’Institut Suédois situé dans une magnifique demeure du Marais, l’Hôtel de Marle. A l’instar de Copenhague et de la notoriété internationale de ses chefs, la Suède tente avec raison de prouver que la capitale et le pays abritent une nouvelle génération de chefs talentueux, inventifs, et surtout attachés à leurs terroirs et à ses produits. En collaboration avec le M.I.A.M., le public, contre quelques tickets à prix très abordables, était invité à goûter les spécialités de cinq chefs présents sur des stands installés dans la verdure. Le ciel parisien, pour l’occasion, s’était cantonné à son gris habituel sans aller au-delà. Chacun avait préparé un plat « petite portion » en fonction de la saison et des produits nordiques disponibles.
Danyel Couet est le chef français du restaurant F12 (* Michelin) à Stockholm, travaillant dans un style français mais avec des produits, viandes et poissons suédois. Il proposait un Barbecue de veau à la suédoise, c’est à dire une petite salade de légumes croquants et frais. Classique mais parfait.
Après un français en Suède, un suédois à Paris : Petter Nilsson de La Gazzetta (Paris, 12éme) avait préparé un Kal Och Lingonsallad, à savoir une endive cuite au foin, choux, baies rouges et crème fermentée. Malgré l’endive sous cuite, un plat intéressant sur des produits typiquement nordiques.
Ola Rudin et Sebastian Persson, du restaurant Trio à Malmö, proposaient une Noix de Saint-Jacques de Norvège (plus grosse que celles des côtes françaises) parsemé de céleri mariné, ressemblant à des flocons de neige. Amusant mais un peu fade dans l’ensemble.
Le meilleur plat se trouvait chez Magnus Ek, du restaurant Oaxen Krog à Stockholm : hareng mariné (délicieux), écrasé de pommes de terre à l’aneth (accompagnement classique du hareng en Suède), et poudre d’œuf fumé. Equilibre des saveurs à la fois puissantes et subtiles. Un délice.
Anna Nordenmark avait préparé un assortiment de gâteaux suédois parfaitement réalisés.
Une fin d’après midi franchement délicieuse qui donne une envie irrésistible de partir découvrir plus avant cette « nouvelle » gastronomie du nord de l’Europe.