Wovenhand © Photo officielle
Pour rien au monde on ne raterait ça. Le prêcheur à la country épaisse et grasse comme un burger, exilé de 16 Horsepower pour nous distiller les perles de son projet solo Wovenhand depuis maintenant une dizaine d’années, est de retour sur nos contrées mécréantes pour distribuer la bonne parole à qui voudra bien l’entendre.
En l’occurrence, nous nous prêterons plus à l’écouter qu’à l’entendre, cette bonne parole, plus perméables que nous sommes aux assauts guitaristiques et à la voix uniques de David Eugene Edwards qu’à ses prêcheries, qui nous laissent dans le fond de marbre. Nous préférons à vrai dire nous perdre dans la divinité charnelle et la présence profonde des sursauts de nos muscles, os et neurones que provoquent la musique de l’Américain emporté par les transes de ses danses sonores, que de chercher à adhérer au fond du propos… Doux paradoxe que d’aller idolâtrer un tel monsieur pour ce qu’il est charnellement, épidermiquement, sensuellement et musicalement, et non pour le Verbe, colonne vertébrale de sa démarche. Mais nous ne sommes pas à une contradiction prêt dans ce bas monde, ma p’tite dame.
Alors, soit, on ne verra pas ce que les yeux du chanteur-guitariste voient, on ne verra pas la lumière transcendante percer le plafond du Trabendo pour nous pétrir de son infinie bonté, mais on se laissera volontiers prendre au jeu, persuadés que la profondeur de l’immanence musicale nous propulsera dans une certaine universalité non-transcendante… Et voilà qu’on se trouve précisément au stade transcendantal de la musique : l’universalité de la matière mise en harmonie, dont la force persiste quand bien même on a suspendu toute décision quant à l’hypothétique sens du texte.
Miam.
Wovenhand a sorti le 10 septembre dernier un nouvel album, The Laughing Stalk (Glitterhouse Records / Differ-ant), produit par un Einturzende Neubauten, dont on parlait justement, hasard du calendrier, juste précédemment : Alexander Hacke. Les deux hommes sont liés dorénavant à David Eugene Edwards par le retour live de Crime & The City Solution.
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Wovenhand en concert le 27 septembre au Trabendo (Paris)
Première partie : Narco Terror
Infos et réservations : letrabendo.net/concerts/wovenhand/
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