L’expérience Exodus Steve « Zetro » Souza : En fait, contrairement à ce qui a pu être écrit à l'époque, je n’ai pas été viré du groupe. Le groupe a splitté après la tournée « Force Of Habit » en 93. Nous étions au Japon et Gary Holt (guitare) nous a annoncé que nous étions arrivés au bout du processus, s’en était donc fini de la première période d’existence d'Exodus. En 2004, j’ai quitté moi-même le groupe car j’avais trop d’engagements chez moi que je n’arrivais pas à gérer. J’ai quitté Exodus la tête haute et je le regrette beaucoup. Depuis, nous nous sommes expliqués et nous sommes à nouveau de bons amis, donc tout va bien.
Ta signature vocale J’ai grandi au son du hard rock. Mon père était un biker « old school » et il écoutait tous le temps les disques de Black Sabbath et Led Zeppelin. Quand j’ai découvert AC/DC, tout a changé et je voulais devenir une sorte de Bon Scott. C’était pour moi le dieu ultime du rock. J’ai donc commencé par m’inspirer de sa voix avant de trouver mon propre style.
Ton nouveau groupe : Hatriot Je crois qu’Hatriot se détache du lot pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a un intérêt du fait de mon passé musical. Ensuite, notre album va être sévèrement heavy ! Les musiciens de mon groupe sont jeunes et ils apportent de nouvelles influences. Il y a des passages death et black dans certains de nos morceaux, par exemple. Mes racines sont profondément ancrées dans le thrash et je pense que les fans d’Exodus, et du thrash en général, vous adoré ce que nous faisons avec Hatriot. Je n’ai pas de doute la dessus.
Tes relations à ces jeunes musiciens (ses deux fils font partie du groupe) Je suis le mec qui dirige le bateau. Mon nom est connu dans le business et mon expérience me permet de ne pas faire les erreurs que de jeunes groupes feraient. Le lien entre les membres d’Hatriot est fort. Ils me respectent et je les respecte. Chaque répétition est une leçon. Je leur enseigne ce qu’il faut attendre quand les choses commencent à prendre forme.
Ta condition physique pour tenir le coup En fait, je parcoure quelques kilomètres sur un tapis de course et je surveille ce que je mange. Je ne peux pas laisser ces types faire le show à ma place sur scène donc, je travaille dur. Je ne dis pas que je suis au régime tous les jours mais je me force à faire le maximum. Le thrash requiert d’avoir une grosse discipline physique. Je n’ai pas vraiment d’astuces, il faut juste bien s’échauffer et faire des extensions. Au fur et à mesure que la tournée avance, mon cou souffre toujours un peu du headbanging. C’est comme de travailler un muscle. Plus tu en fais et plus c’est facile. Cela ne me fait pas mal ! Je fais du headbanging depuis maintenant presque 30 ans et si j’avais dû me casser une vertèbre, ça serait déjà arrivé.
La scène thrash : ce qui a changé en bien ou en mal En bien, on va dire qu’Internet est devenu un gros outil marketing. Tu peux faire écouter ta musique à beaucoup de média sans nécessairement être sur un label. Mais, c’est une arme à double tranchant. Il y a tellement de groupes qui utilisent ce canal. Le marché est en voie de saturation complète. La technologie a sérieusement mis à mal cette industrie. Avec Exodus, nous vendions environ 300 000 copies d’un album à l’époque. Aujourd’hui, les grands groupes, comme Machine Head, vendent 60 000 exemplaires d’un disque et c’est considéré comme un succès par l’industrie. Cela rend les concerts et le merchandising plus chers car les groupes ne peuvent pas vivre de la seule vente de leurs disques. A moins d’être un Metallica, et encore, tu ne peux pas bien gagner ta vie avec les ventes de disques. J’ai conservé une affiche d’une tournée qu’Exodus à faite en première partie de Black Sabbath en 1992. Le prix de la place de concert était de 13 dollars. Aujourd’hui, une place de concert équivalente vaudrait 70 dollars. Voilà donc ce qui changé selon moi.
Traduction et texte : Dead Zone
Source : Metal Centre (Pologne)
Photo : Pina Pix Photography
Hatriot (featuring Steve 'Zetro' Souza) "Blood Stained Wings" Official Video