Najat Vallaud-Belkacem : «la prostitution est une violence faite aux femmes»

Publié le 25 septembre 2012 par Letombe

Najat Vallaud-Balkacem, ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement, était l'invitée de BFMTV lundi 24 septembre. L'occasion pour la ministre de revenir sur l'action du gouvernement depuis sa désignation et sur les réformes en cours au sein du ministère des Droits des Femmes.

Plus de pouvoir d'achat pour les ménages

Interrogée sur l'action du gouvernement envers les ménages, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé ce qui a été fait:

Très vite nous nous sommes attaqués à la question du pouvoir d'achat parce que c'était une urgence: nous avons augmenté l'allocation de rentrée scolaire pour les familles [...], nous avons donné un coup de pouce au smic, nous avons bloqué les loyers à la relocation

Suite à quoi la ministre a également confirmé la suppression de la TVA "sociale" initiée par le gouvernement Sarkozy, ainsi que l'absence d'augmentation de la CSG.

Redresser les finances publiques dans la justice

Najat Vallaud-Belkacem a expliqué la méthode adoptée par le président et le gouvernement pour redresser les finances publiques:

10 milliards d'économies sur le budget de l'Etat, 10 milliards de prélèvements sur les ménages les plus aisés, 10 milliards de prélèvements sur les entreprises les plus grandes, celles qui ont été les plus favorisées par les dégrèvements et les niches fiscales en tous genres de ces dernières années.

Et d'insister:

Ces dernières années, une très grande entreprise payait à peine 8% d'impôt sur les sociétés quand une PME, elle, payait 30%. Il y a donc une justice à remettre dans le fonctionnement des entreprises, dans la fiscalité des ménages et dans les priorités que l'Etat fait siennes.

Traité budgétaire européen: la cohérence

Puis la ministre a rappelé la nécessité d'une cohérence sur le traité budgétaire européen :

Voilà des années qu'on demande tous à ce que l'Europe soit réorientée vers davantage de croissance. C'est précisément ce que François Hollande a obtenu avec la détermination qui est la sienne [...] La cohérence c'est de [lui] permettre d'aller plus loin [...]. Et lui permettre d'aller plus loin, c'est déjà adopter cette première étape.

La laïcité, condition du "vivre ensemble"

Najat Vallaud-Belkacem a réagi aux déclarations de Marine Le Pen, laquelle prônait l'interdiction de tous signes religieux. Pour la ministre, le Front National découvre la notion de laïcité puisque

pendant longtemps le Front National a été aux côtés de ceux qui souhaitaient pouvoir manifester leur foi dans l'espace public de façon très visible. Ils soutenaient par exemple à l'époque des foulards dans les écoles dans les années 80 les jeunes filles qui souhaitaient porter le foulard à l'école.

La ministre a alors expliqué:

La laïcité, ce n'est pas une laïcité d'exclusion; c'est une condition du "vivre ensemble", c'est un principe de neutralité à l'égard des croyances comme des non-croyances. En réalité, ce que cherche à faire Marine Le Pen, c'est à introduire derrière le terme laïcité un cheval de Troie de plus pour distiller sa détestation de l'étranger et en particulier du musulman.

Puis de confirmer sa position: il faut distinguer porter des signes religieux dans l'espace public et dans un service public. Les signes religieux sont autorisés dans l'espace public, "sauf lorsqu'il apparaît que cette tenue est de nature à porter atteinte soit à l'ordre public, soit à la dignité des personnes". La ministre a ainsi notamment rappelé l'interdiction du port de la burka dans les espaces publics.

La prostitution est une violence

Najat Vallaud-Belkacem a ensuite expliqué sa position sur la prostitution:

Depuis les années 60, la France considère la prostitution, l'activité, le système prostitueur comme une atteinte faite aux femmes, une atteinte à la dignité, une violence [...]. L'espérance de vie des personnes en situation de prostitution aujourd'hui est en moyenne de 40% inférieure au reste de la population. Voilà pourquoi il nous faut agir, voilà pourquoi il ne faut pas tomber dans la polémique [...]. Il faut analyser toutes les solutions et préparer une réforme dans notre pays, [...] attaquer très durement tous les trafiquants, tous les proxénètes et se poser la question de la responsabilité de la société.

Droits des femmes: le ministère au travail

Enfin la ministre a conclu sur les projets en cours pour les droits des femmes, notamment sur l'écart des rémunérations femmes-hommes:

Je pense qu'aujourd'hui on est arrivés à une étape où il faut s'assurer de l'application des lois, de l'effectivité des lois. On a une loi qui date de 2010 qui prévoit une sanction financière très importante pour les entreprises qui ne font pas d'effort en matière d'égalité professionnelle.

Avant de préciser que le dispositif de contrôle actuel étant trop compliqué, il serait corrigé pour que la loi puisse être mise en œuvre. S'agissant du congé parental, la ministre estîme qu'il faut faciliter le retour à l'emploi des femmes notamment par le biais de la formation, et de faire en sorte qu'il soit mieux partagé.

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