Jusqu'à 95 % des citadins européens ont été exposés à des concentrations de particules et 97 % à des concentrations d'ozone qui dépassent les valeurs de référence fixées pour la protection de la santé humaine. Ces problèmes persistants liés aux concentrations de particules dans l'atmosphère et à l'ozone troposphérique, c'est ce que constate ce rapport publié au 24 septembre par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) qui montre que de nombreuses régions submergées par la pollution. Ainsi c'est un Européen sur 3 qui serait exposé à des concentrations excessives de particules en suspension dans l'air, des particules parmi les polluants les plus nocifs pour la santé humaine, car elles pénètrent dans les parties sensibles du système respiratoire.
Le rapport rappelle que la mauvaise qualité de l'air peut provoquer des maladies cardiovasculaires, des troubles respiratoires, le cancer du poumon, des difficultés respiratoires et d'autres maladies. Certains polluants peuvent entraîner une eutrophisation, une réduction des rendements agricoles et une diminution de la croissance des forêts et avoir des répercussions sur le climat.
2013, l'Année de l'Air ? C'est ce qu'appelle de ses vœux, M. Janez Potočnik, membre de la Commission européenne chargé de l'environnement. Jacqueline McGlade, directeur exécutif de l'AEE, confirme que dans de nombreux pays, les concentrations de polluants atmosphériques demeurent supérieures aux limites légales et recommandées fixées pour protéger la santé des citoyens européens, allant jusqu'à réduire l'espérance de vie européenne de près de deux ans.
Un risque sanitaire grave qui touche un Européen sur 5 : Le rapport 2012 de l'AEE sur la qualité de l'air en Europe met en avant le risque sanitaire grave, dont de mortalité prématurée, lié aux particules (PM). En 2010, 21 % de la population urbaine a ainsi été exposée à des concentrations de PM10 supérieures aux valeurs limites journalières les plus strictes de l'UE destinées à préserver la santé. Jusqu'à 30 % de la population urbaine a été exposée à des concentrations de particules plus fines, les PM2,5, supérieures aux valeurs limites annuelles (moins strictes) de l'UE. Selon les niveaux de référence de l'OMS, qui sont encore plus stricts que ceux imposés par la législation de l'UE, respectivement jusqu'à 81 % et 95 % des citadins ont été exposés à des concentrations de particules qui dépassent les valeurs de référence fixées pour la protection de la santé humaine.
Le cas de l'ozone (O3) : Alors que l'ozone peut être à l'origine de problèmes respiratoires et entraîner une mortalité prématurée, l'exposition à ce polluant reste très élevée dans les villes; en effet, 97 % des habitants des zones urbaines de l'UE ont été exposés en 2010 à des concentrations d'ozone supérieures au niveau de référence de l'OMS.17 % ont été exposés à des concentrations supérieures à la valeur cible de l'UE pour l'ozone.
Le cas du dioxyde d'azote (NO2), cause majeure de prolifération des algues et des végétaux dans l'eau et d'acidification, et contribue également à la formation de particules et d'ozone. En 2010, 7 % des Européens vivant en milieu urbain ont été exposés à des niveaux de NO2 supérieurs aux valeurs limites de l'UE. Le benzo(a)pyrène (BaP), un agent cancérogène, reconnu, touche également de manière « excessive » 20 à 29 % de la population urbaine européenne. La Commission européenne prépare un réexamen de la législation de l'UE relative à la qualité de l'air en consultation avec les parties concernées et mettra un accent particulier sur les politiques de lutte contre la pollution atmosphérique en 2013. Ce rapport, qui souligne l'urgence de réexaminer la législation arrive donc à point nommé.
Source : Commission Européenne Indice qualité de l'air
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