« Mais le plus sûr moyen d'escamoter l'information n'est pas de la taire : c'est de la rendre publique en même temps qu'un millier d'autres. »
Quand le tremblement de terre devient littéraire. Michaël Ferrier habite et enseigne au Japon depuis des années. Fukushima est le journal d'un désastre, le récit intime et éclairé d'un auteur. Un document cultivé, référencé et très bien documenté.
La révolte de la terre abordée sous un angle inédit. Ferrier apporte de nombreux éléments qui n'ont jamais été relayés par les médias. Il élargit la vision du lecteur, place le contexte, transmet les détails culturels indispensables à la compréhension d'un pays. A travers l'enchaînement des catastrophes, on s'interroge aussi sur ce que signifie être japonais.
On apprend, on découvre, on s'émeut, on est choqué, parfois perdu. Sans jugement, il nous permet de prendre conscience que, ce qui n'est pour nous qu'un terrible évènement passé, reste la réalité quotidienne des japonais.
Unique bémol ; le style un peu trop linéaire à mon goût. Je suis restée passablement en-dehors malgré tout l'intérêt que j'ai porté à cette lecture.
Gallimard, 262 pages, 2012
Extrait
« Le vendredi 11 mars : 78 séismes (dont le grand qui a tout déclenché).
Le samedi 12 : 148.
Le dimanche 13 : 117.
Le lundi 14 : 71.
Le mardi 15 : 47.
Le mercredi 16 : 45.
Etc., etc.
Pour avoir une journée sans une seule réplique après le 11 mars, il faudra attendre... le 8 juin. »