Alors que le gouvernement grec et ses bailleurs de fonds de la troïka cherchent 11,5 milliards d’économies, condition au versement d’une nouvelle tranche d’aide, la directrice générale du Fonds monétaire international a prévenu: « Nous n’avons pas seulement besoin » de cela.
« Etant donné l’immense retard du processus de privatisation (…) et la collecte limitée des recettes fiscales, il y a un problème de financement » de l’Etat grec », a souligné Mme Lagarde, lors d’une allocution dans un centre de réflexion de Washington.
Cette petite phrase donnera du grain à moudre à ceux qui martèlent que les 130 milliards d’euros accordés en mars à la Grèce par le FMI, l’Union européenne et la Banque centrale européenne ne suffiront pas à répondre aux immenses difficultés de financement du pays, dont l’accès aux marchés est limité.
« Le problème de la dette grecque devra être réglé », a ajouté Mme Lagarde, alors que la dette du pays a déjà bénéficié en mars de la plus grande restructuration de l’Histoire, avec l’effacement de 107 milliards d’euros de créances détenues par les investisseurs privés.
Qui paierait l’addition en cas de nouveau plan ? Le FMI a officiellement toujours botté en touche mais des sources internes assurent que le soutien financier à Athènes a atteint ses limites.
« Tout fonds additionnel viendra exclusivement de l’Europe. Le FMI a épuisé toutes ses possibilités » de prêts, a récemment indiqué le représentant grec au Fonds, Thanos Catsambas.
Dans son discours, Mme Lagarde n’a évidemment pas tranché ce débat mais elle a néanmoins appelé la « communauté internationale » à fournir aux pays touchés par la crise de la zone euro « tout le soutien dont ils ont besoin, y compris financier ».
Plus généralement, la patronne du FMI, qui doit rencontrer mercredi la chancelière allemande Angela Merkel, a délivré son vade mecum pour pays européens en crise : ils doivent, si possible, « ralentir » le rythme de la réduction des déficits et s’attacher davantage aux « mesures » qu’aux « objectifs » chiffrés.
Etrangement, Mme Lagarde a spécifiquement fait référence à l’Espagne, qui n’est pas sous assistance financière et qui avait annoncé en juillet un plan d’austérité drastique alors salué comme « un pas dans la bonne direction » par le FMI.
Sans doute la dégradation de la conjoncture mondiale joue-t-elle dans ce léger rééquilibrage entre austérité et croissance.
Lundi, la patronne du Fonds a de nouveau insisté sur les nombreuses « incertitudes » qui planent sur l’économie du globe et a confirmé que les prochaines prévisions de croissance mondiale, dévoilées en octobre, seraient légèrement abaissées.
« La situation s’apparente à un puzzle. Certaines pièces sont en place et on sait à quoi doit ressembler l’image finale. Mais pour finaliser l’image, nous devons assembler toutes les pièces », a indiqué Mme Lagarde.
La directrice générale du FMI s’est certes réjouie du « rôle clé » joué par les banques centrales à travers le monde, distinguant la Banque centrale européenne (BCE) dont le récent programme de rachat d’obligations aurait, selon elle, « marqué un tournant dans la crise ».
Mais elle a également pointé les « cicatrices durables » laissées par le chômage, notamment en Grèce et en Espagne, et le « fardeau de la dette » qui continuera de peser dans l’avenir.
« Nous avons besoin d’une reprise durable, pas d’un petit rebond », a-t-elle déclaré.
source : AFP
Avis de la Rédaction : Par ces mesures, le FMI à notre sens cache l’Iceberg qui est prêt à couler le titanic. L’on avait parlé après la crise des subprime d’une montée des crédit revolving aux USA, avec la hausse du chômage en Europe, de nombreuses personnes dans un premier temps se sont rués sur ce genre de crédit pour subvenir à leurs besoins directs. Avec une augmentation d’austérité et sans réelle politique de croissance les citoyens risquent d’avoir la corde autour du coup et faire défaut de paiement sur défaut de paiement.