Parti volontairement de chez moi en retard (à 20h30 pour un concert qui commençait à 20h), j’ai failli carrément le louper quand j’ai décidé de ne pas attendre mon deuxième bus et de rejoindre la salle à pied : vingt minutes à errer dans des ruelles désertes à la recherche de cette foutue rue du Docteur Lemoine. Pour une fois dans ma vie je dirais “merci Carrefour”!”, parce que c’est en voyant l’enseigne géante de leur magasin situé sur la route de la salle de concert que j’ai pu retrouver mon chemin. Alors, arrivée devant la salle, contrôle, fouillagement et tout, j’arrive à la fin du set de Dysfunctional by Choice. J’ai vue juste une chanson et demie donc je peux pas en dire grand chose. Le groupe m’avait l’air bien en place et avait un son correct. Place à Destruction Incorporated, le groupe composé de Bastien Burger (bien connu des lecteurs de Bass Part, aussi bassiste de Blackstrobe), Pierre Belleville de Lofofora et de Shanka de No One Is Innocent. Bref, un p’tit all-star band frenchy qui délivre une espèce de gros Rock burné aux accents Rage Against The Machiniens et parfois même Nirvanesques dans les voix (au passage, le bassiste et le chanteur chantent tous les deux, ce qui rend très bien et évite l’ennui). C’est sympa, mais un peu trop “secoue-moi-ta-mèche/rock pour gonzesses” et au bout de quatre chansons j’en avait déjà un peu marre. A la batterie, ça tape fort, très très fort sur les caisses au début, c’est que nous avons affaire à un mini Schwarzy aux baguettes (ouais, l’est bien costaud le Pierrot de Lofo). Pas grand chose à noter, où peut-être la balance qui n’était pas bien équilibrée par moments. Pour moi, connaissant le sieur Burger (“Burgé” on prononce, hein les amis du MacDo) comme un très bon technicien de la basse, j’ai été un peu surpris par la platitude des compos…A peine deux-trois tappings, un slap vite fait, j’aurais bien aimé en prendre plein les mirettes comme sur les DVD de Bass Part moi. Breffi breffou, les Destruction Inc terminent leur set et moi je m’en vais au bar me mouiller la gorge avec ma première bière de la soirée. Mon bonnet Cannibal Corpse attire l’attention d’un confrère du Death Metal, et nous voilà partis dans une discussion animée sur le sujet (Moi : “Quoi? Tu connais pas Origin?”).
Les lumières s’éteignent, j’avale d’une gorgée tout ce qui reste dans mon verre et file me positionner au premier rang (carrément pas du tout difficile vu le peu de monde qu’il y avait, je dirais 70 personnes à tout casser). Tout d’un coup, silence. Pour moi, c’est le début de voyage. Le backdrop représentant le magnifique artwork de leur Eternal Kingdom façon gravure du XVIIème siècle fourmillant de détails s’illumine, sous les premières notes de And With Her Came The Birds. Très bonne chanson d’ouverture, la maigre assistance réagit très bien, et à mon plus grand plaisir le chanteur/guitariste Johannes Persson est très en voix. Pour le son rien à redire, c’était par-fait, cristallin, parfait pour pleinement ressentir l’émotion que dégage Cult of Luna. Ça enchaîne sans pause avec Owlwood, titre d’ouverture du dernier album, et “enfin les choses sérieuses!” que je me suis dit. Déjà que la musique des suédois crée une ambiance très particulière sur album, je ne vous dit pas ce que ça donnait avec les lumières : tantôt feutrées, tantôt vives, la scène était très belle à regarder (don’t lol) et cadrait parfaitement avec les mélodies. Tout de suite après on a eu Following Betulas (titre que j’attendais un peu plus sur la fin, mini déception là) morceau assez rythmé et qui fait la part belle aux samples du claviériste/sampleur (qui n’est pas du tout avare en headbangs derrière ses consoles) et au final particulier avec les caisses claires style militaires. Il s’en suivra un concert très intense, les nombreux musiciens présent à l’avant de la scène (cinq en tout) allant dans tous les sens, headbanguant sans arrêts. A certains moments j’ai sérieusement frissoné quand j’ai croisé le regard d’Erik Olofsson, l’un des guitaristes,qui restait immobile et fixait la foule d’un regard vide quand il n’avait pas de parties à jouer. C’est assez con, mais dans l’athmosphère du concert c’était assez flippant! Dim voit l’entrée sur la scène de Klas, qui n’avait pas encore chanté jusque là. Bien que je lui reproche un manque total de communication (pas un seul mot au public de tout le concert), il a très bien participé au concert, jouant sans arrêt avec son pied de micro. On voit bien que les gars connaissent leur affaire : le show est maîtrisé de bout en bout, le public est tenu en haleine et chacun de breaks fait l’effet d’une véritable explosion (mention spéciale pour celui de Leave Me Here). Arrive l’interlude instrumental Österbotten, histoire de reposer tout le monde avant les deux tueries que sont Finland et Ghost Trail. Je vous avoue, cette dernière est l’une des choses qui m’a motivé à aller à ce concert. Et j’ai eu droit, à mon plus grand plaisir, à bien plus que les 11:50 de bonheur que la chanson fait sur CD, puisque le groupe s’est amusé à répéter certaines parties. Dès les premiers accords hypnotiques, un frisson a parcouru toute ma colonne vertébrale.Pour moi, c’est THE tuerie de CoL. Lentement, très lentement, la chanson monte en puissance, les soli de toute beauté se succèdent et les fumigènes couplés au lumières bleutées nous plongent vraiment dans ce royaume éternel. Arrive enfin le break, puis la remontée apocalyptique où je me suis brisé la nuque avec le rythme qui accélère. Paf, fin de la chanson, tout le monde pose son instrument et se barre. Le rappel du mini-public présent est juste risible (tout au plus 5 personnes qui criaient), et comme je me disais, le groupe ne reviendra pas. Je fais quand même le pied de grue devant la scène avec mon confrère du bar (lui : “quand même, j’veux un médiator quoi!”). Notre patience aura porté ses fruits, puisque Klas reviendra sur scène et nous offrira avec plaisir les médiators que nous voulions, ainsi qu’à moi une setlist portant les traces des chaussures d’Erik et de Fredrik. Petite discute avec Klas (awesome show, Ghost Trail is a very great song, enfin j’ai balancé deux-trois trucs de fan conquis quoi). Je lui demande quand même pourquoi ils n’étaient que sept sur scène au lieu des huit qu’ils sont dans le groupe, mais bon, il me répondra dans un anglais super speedé auxquel je n’ai strictement rien compris, j’ai répondu “ah yes…Okay, I understand, okay”. Lol. Bref, j’aurais eu un appareil photo que j’aurais immortalisé ça, bordel!
Bon, retour à la maison en BM double pied (rentrés au dépot, les bus) avec la tête pleine de beaux souvenirs pour la vie et un nouveau groupe kvlt pour moi, Cult of Luna (haha). Intense, rageux et poétique, je crois que ce sont les trois meilleurs mots pour définir ce concert.
Setlist :
- And With Her Came The Birds
- Owlwood
- Following Betulas
- Dim
- Adrift
- Eternal Kingdom
- Leave Me Here
- Osterbotten
- Finland
- Ghost Trail