Agriculture et énergie
Une énergie propre… à partir de lisier odorant
Quand la technologie peut aider à réparer les dégâts qu’elle a causés à l’environnement.
Normand Charest – Chronique Valeurs de société, dossier Environnement
L’élevage intensif du porc produit une énorme quantité de lisier malodorant. On s’en rend bien compte, lors de l’épandage de ce liquide sur les terres agricoles. En circulant sur les routes en été, cette puissante odeur nous contraint de fermer les fenêtres de la voiture. Ce que ne peuvent pas faire les cyclistes, les piétons et tous les habitants de ces régions. On les plaint.
Certes, on peut dire que ces déchets sont compostables et qu’ils peuvent enrichir les sols. C’est vrai en principe, et en plus petites quantités. Comme dans le cas du porc familial que l’on élevait dans nos familles autrefois.
Mais en trop grandes quantités, ces déchets peuvent causer des problèmes. À cause du surplus de phosphore et de leurs bactéries qui contaminent les cours d’eau et les eaux souterraines (la nappe phréatique). Ce qui peut vouloir dire la contamination de l’eau des puits.
Une solution écologique au lisier de porc
Une solution à ce problème pourrait être apportée par des chercheurs qui ont mis au point une « biopile » capable de produire de l’électricité à partir d’une bactérie contenue dans le lisier de porc.
La chose peut sembler bien surréaliste, mais il s’agit pourtant d’une découverte réelle et fonctionnelle. Une réalité bien sympathique, qui change un peu notre façon habituelle de considérer la technologie.
En effet, depuis le 19e siècle, l’évolution technologique était trop souvent synonyme de pollution, de destruction de l’environnement et, par le fait même, de notre qualité de vie. La vie dans nos villes grises nous a fait rêver à un passé en partie illusoire. Et à un retour aux sources, aux outils simples de nos ancêtres qui ne fonctionnaient pas au pétrole.
Dans les années 1950, beaucoup de citadins se construisaient des chalets dans la forêt, de préférence près d’un lac, pour y revenir à la vie simple, à l’eau du puits pompée à la main et au feu de bois. Du moins, durant leurs vacances.
Combattre le feu par le feu
Mais comme l’on doit parfois combattre le feu par le feu, la technologie d’aujourd’hui et de demain pourrait aussi corriger les lacunes d’une technologie plus ancienne. C’est ce qui arrive avec cette découverte d’une « biopile » fonctionnant à partir de lisier de porc. Transformer un déchet encombrant en énergie utile, cela mérite notre considération. Il s’agit d’une technologie prometteuse dont nous allons suivre l’évolution.
Les exemples de cas où la technologie peut aider à réparer les dégâts qu’elle a causés à l’environnement, plutôt que de lui nuire encore plus, sont encourageants. Comme lorsque l’on cultive biologiquement des légumes en serre, sur le toit des édifices des villes où ils seront consommés. Plutôt que de faire venir ces légumes de loin par les routes, à grands frais de pétrole. On se réjouit de ces découvertes, qui offrent dès maintenant de l’espoir pour l’avenir.
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Références
-
Reportage de Radio-Canada sur le lisier de porc
-
Recherches de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) au Québec
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