Objectif : générer la peur

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Deux manières de traiter la même information (la suite de...)

L'ours est / n'est pas un animal pacifique ?

"La méconnaissance génère peurs et préjugés", la désinformation aussi, et c'est bien là l'objectif.

Ours en Roumanie : un homme tué et un autre blessé

par Louis Dollo

Comme toujours en pareil cas, les associations environnementalistes françaises, telles que WWF, FERUS, ADET-Pays de l’ours ou le FIEP sans parler de FNE et autres groupuscules, vont, au mieux, se taire, ou bien nous expliquer que c’est la faute de l’homme, que c’est un comportement normal d’ours et que dans tous les cas, l’ours est craintif.
Cette situation largement dénoncée depuis plusieurs années par les associations de l’ADDIP hostiles aux introductions d’ours en se référant à d’autres cas en Roumanie, Slovénie, Russie, Espagne et dans nos registres français d’état civil lorsque le motif de la mort est mentionné. Mais il faudra sans doute un mort en France pour que tout le monde comprenne que l’ours n’est pas un animal pacifique, si non, il ne serait pas enfermé dans les parcs animaliers, et que le risque potentiel n’est pas à sous-estimer.
Bien entendu, on nous expliquera que tout va bien en Roumanie et que la cohabitation est parfaite. Néanmoins, qui peut accepter la mort d'un homme au profit d'un ours ?

Source : Pyréniais

Roumanie: un ours tue en homme après avoir été torturé

par FERUS - L’ours n’est pas une espèce agressive par essence et encore moins une espèce prédatrice de l’homme. Il peut toutefois devenir menaçant lors de circonstances particulières : une ourse défendant ses oursons, un ours acculé etc. Mais c’est le cas de très nombreuses autres espèces, qu’elles soient domestiques ou sauvages (chiens, taureaux, cerfs, sangliers…).

Mercredi dernier, à Moroieni, dans le département de Dambovita au sud de la Roumanie, au nord-ouest de Bucarest, un ours a tué un homme d’une soixantaine d’années. La police a auditionné et arrêté deux hommes qui ont avoué être des braconniers et les complices de l’homme tué par l’ours. Le braconnage est puni beaucoup plus sévèrement en Roumanie qu’en France et les deux hommes resteront en prison pendant encore au moins quelques semaines.

Le dimanche précédent, l’ours en question était tombé dans le piège des braconniers. Pendant 3 jours, les hommes se sont rendus sur les lieux et ont torturé l’animal avec une lance. Le mercredi, pensant que l’ours était mort, ils se sont approchés, ont libéré l’ours du piège mais l’animal s’est relevé dans un dernier sursaut et a tué l’un d’entre eux avant de prendre la fuite dans la forêt. L’homme tué par l’ours a payé de sa vie parce qu’il voulait tuer l’animal, a indiqué la police. Avant l’affaire, les 3 hommes ont capturé et tué plusieurs ours illégalement.

Les autorités ont aussitôt essayé de retrouver l’ours blessé. De « braves » chasseurs ont proposé leurs services pour traquer et tuer l’animal, notamment l’ancien joueur de tennis Ion Tiriac qui a monté sa société de tourisme de chasse réservée aux riches chasseurs d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord… Plusieurs associations de protection de la nature ont par contre plaidé en faveur de l’ours ; ainsi notre contact Cristina Lapis qui a créé un sanctuaire pour ours blessés et maltraités en Roumanie, près de Zarnesti, et qui a proposé au ministère de l’environnement de placer l’ours dans son refuge.

Cette histoire tragique prouve par ailleurs une fois de plus l’ampleur du braconnage en Roumanie. La population d’ours en Roumanie est estimée à 6000 individus, peut-être plus. Si la loi roumaine limite la chasse à l’ours à un peu moins de 350 animaux par an, le braconnage semble être quant à lui florissant. Sur la marché noir, une peau d’ours peut se vendre jusqu’à 20 000 euros. Beaucoup d’annonces circulent sur internet. La viande termine dans des restaurants du pays ou même à l’étranger. Il y a quelques mois, la police a arrêté trois braconniers qui voulaient vendre un ourson à un restaurant… La patte d’ours est une friandise appréciée : en Roumanie, un plateau pour 4 personnes est d’environ 50 euros ; comptez 100 euros à l’étranger. Des parties de chasse illégales seraient également organisées. 

Le week-end dernier, un autre ours de la même région a tué une personne et blessé plusieurs autres avant d’être abattu. L’autopsie a révélé que l’ours était atteint de la rage.

Source : FERUS

Ecouter le reportage de RFI "Bonjour l'Europe" du 24/09 avec Luca Niculescu... 

Voici un extrait d'une note de Jean-Paul Mercier publiée à la Buvette en février 2007.

par Jean-Paul Mercier

La situation est plus difficile en Roumanie, où les ours qui venaient sur les tas d’ordures de Brasov et attiraient beaucoup de spectateurs imprudents, ont provoqué au moins un accident mortel. Un des ours, de plus, était infecté par la rage.

L'ours est un craintif, dangereux en cas de rage

En réalité, la dangerosité réelle des ours est faible. Dans l’immense majorité des cas, il évite la rencontre avec l’homme, qu’il craint. On recense très peu d’accidents documentés. Les situations dangereuses sont, par ordre décroissant, un ours blessé, une femelle protégeant ses petits, une rencontre très rapprochée et soudaine et un ours sur sa proie.

Par exemple, sur cent quatorze rencontres documentées, aucune n’a entraîné d’attaque provoquant des blessures et seul quatre pour cent de celles-ci ont donné lieu de la part de l’animal à une charge d’intimidation.

  • En Bosnie, le dernier accident mortel avéré, un enfant tué, date de 1987. L'ours avait la rage. La population d'ursidés a fortement diminué après la guerre de 1995, mais elle atteint encore plus de 400 ours en 2006.
  • En Grèce, pas d’accident mortel depuis au moins vingt ans. (population 2006 autour de deux cent à deux cent vingt individus).
  • En Italie, pas d’accident mortel connu (population d’environ une centaine entre les deux zones).
  • En Espagne (Cantabriques) pas d’accident mortel connu. (environ cent/ cent vingt ours à ce jour).
  • En Slovaquie, pas d’accident mortel pendant tout le XXième siècle. (population actuelle de sept à huit cent ours).
  • En Croatie, un accident mortel en 1988 à Plitvice en plus de 60 ans. (Population d’un millier d’ours en 2006).
  • En Slovénie, un accident mortel, une femme qui ramassait des champignons, en 1987 (population de six à sept cents ours en 2006).
  • Enfin, il faut évoquer le cas particulier de la Roumanie. La population d’ours y est très importante, de l’ordre de six mille au moins ! Chaque année, on compte jusqu’à trois personnes tuées par des ours, mais la rage y est endémique et certaines zones d’estives bordent de profondes forêts abritant de fortes populations de plantigrades.

La méconnaissance génère peurs et préjugés

Hormis cette exception, les ours sont donc objectivement moins dangereux pour l’homme que des vipères, des sangliers ou des cerfs, et certainement beaucoup moins que le taureau de la ferme voisine, si vous vivez à la campagne!

C’est la perception subjective de cet animal, impressionnant par sa taille et sa force apparente, mais aussi la méconnaissance de ses comportements réels, qui provoque traditionnellement la peur. S’y ajoute les récits quasi mythiques de combats de forestiers, de chasseurs ou d’éleveurs contre des ours gigantesques! Ainsi les éleveurs des régions d’où les ours ont disparu depuis à peine quelques décennies en font souvent le symbole de tous les dangers.

Fatigue

Devoir revenir encore sur la dangerosité supposée de l'ours en France et sur la désinformation de certains pour générer la peur du plantigrade me désespère ; surtout au lendemain d'un week-end de chasse catastrophique (3 morts dont un enfant de 9 ans)!

Si en France, l'ours ne tue pas les enfants, pas plus que les grandes personnes, ce n'est pas le cas de la Chasse où des "fatalités" génèrent des tombereaux de condoléances distinguées et des cris d'Orphée à propos des mesures de sécurités zapées, pourtant basiques et répétées, sur tous les forums de chasse.

C'est pour ces générateurs de peur de l'ours (mais aussi du loup, du lynx, du vautour, du patou) que j'ai commencé à tenir la comptabilité macabre des accidents de chasse. Elle me donne raison tous les week-ends : combien de morts et de blessés à cause des "fauves slovènes élevés à la viande"? Combien de blessés et de morts à cause des "sportifs du dimanche" qu'un autre surnomme, parfois avec raison, "la racaille des talus"?

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