Cette année, nos Rencontres ont pour thème le corps.
Nous sommes ce corps, et il est nous, ou doit le redevenir. Ce corps trop encombrant, nos patients tentent de le martyriser, ou de l’oublier, et trop souvent, nous les suivons sur ce terrain.
Ainsi, longtemps, nous avons centré essentiellement nos efforts sur le traitement de la restriction cognitive, sur la levée de la culpabilité, des interdits, sur l’identification et le respect des sensations alimentaires. Et disons-le, sans forfanterie, nous avons mis au point un outil qui n’est pas sans efficacité, ainsi qu’en témoigne le travail d’Édouard Ghanassia, que vous pourrez lire dans ce numéro.
Puis nous nous sommes intéressés aux déclencheurs psycho-émotionnels des excès alimentaires. Les thérapies émotionnelles, et tout particulièrement celles de la 3ème vague des thérapies cognitivo-comportementales, sont pour cela un outil de choix. Et justement, elles font retour au corps, lieu des émotions.
Qu’est-ce que la pratique de la pleine conscience peut bien apporter à nos patients ? Le bonheur, ainsi qu’on le lit dans les journaux ? On mangerait moins parce qu’on serait heureux, épanoui ?
Cette idée, que le bonheur permettrait de régler les problèmes pondéraux, est celle de bien des diétogourous. Le docteur Dukan, par exemple, s’y essaie dans son livre Lettre ouverte au futur président de la République (Paris, Le Cherche Midi, 2012). Jean-Philippe Zermati et votre serviteur démontent ce discours et en pointent les dangers dans leur nouvel ouvrage.
Nous prêchons quant à nous la tolérance émotionnelle. Il ne s’agit pas de bannir toute souffrance — comme si c’était possible — d’éliminer les « émotions négatives », mais d’accepter de les vivre, lorsqu’elles se présentent, de moment en moment, sans recours à une prise alimentaire compulsive, jusqu’à ce moment où, passées, elles ne sont plus là.
Ces techniques offrent un abord intéressant face au perfectionnisme qui ronge tant de nos patients et les conduit à une perpétuelle insatisfaction, une anxiété constante, la dépression, et bien sûr des excès alimentaires. C’est dans ce sens que Marie-Carmel Detournay nous fait partager ses lectures et différencier avec Tal Ben-Shahar perfectionnisme et optimalisme. Quelles bonnes pistes que tout cela !
Gérard Apfeldorfer, Rédac’chef et cofondateur du G.R.O.S.
L’association G.R.O.S. (Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids) :
- Les personnes obèses ou en surpoids, en souffrance avec leur poids ou leur comportement alimentaire sont confrontées à des difficultés complexes.
- Le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids regroupe des thérapeutes de toutes écoles et de toutes formations (médecins généralistes et spécialistes, psychologues, diététiciens, paramédicaux) ayant à prendre en charge des personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire. L’association est ouverte aux professionnels de santé.
- La rubrique « Le G.R.O.S. » regroupe toutes les informations utiles concernant l’association, ses positions, ses actions, son congrès annuel, etc.
Source : GrosInfo N°8 septembre 2012
Contact : Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids