2E CONGRÈS MONDIAL
DE L'ÉCOLOGIE SONORE
CARLOTTA DARO
Doctorante en histoire de l'art et de l'architecture
Réseau sonore de la ville moderne : Vers une saturation des cieux
Le constat est ici fait d'une saturation des fonctionnements des espaces publics et des systèmes, touchant également les technologies des réseaux sonores. On se penche sur l'aspect matériel de la construction sonore, mais également à l'opposé, vers son l'immatérialité. Le son est néanmoins physiquement bien présent.
Au début d'une certaine modernité dans l'ère de la communication (téléphones, télégraphes...) Bel prédisait : C'est un immense réseau étendu, en devenir, il touche à l'universalité (la voix), va vers une grande facilité d'utilisation, implique une installation tirée sur la terre entière, comme les réseau d'eau ou de gaz. Et en cela, l'avenir lui donnera raison. Bel poursuit avec l'espoir d'un lieu utopique vers un futur meilleur, et il n'envisageait pas encore le Global Village d'internet. Cette affirmation d'un Eden du tout communiquant connaissant sans doute ses limites justement dans la saturation de l'espace, matériel et immatériel.
Ce discours avait néanmoins une portée visionnaire, ferment d'une pensée technologique novatrice.
Ces technologies ont progressivement conduit à la création de véritables empires industriels, de nouvelles formes d'hégémonies mondiales, ayant l'ambition démesurée de réseaux totaux voire totalisants (politique, sociale et économique)
En réaction, se met en place une position plus réservée, plus mesurée, écologique, uttant contre l'envahissement totalitaire.
Le territoire est radicalement transformé par l'implantation de ces réseaux physiques, qui sont bel et bien sont bien
matériels, avec leurs fonctionnements et dysfonctionnements.
On assiste à un immense processus de mécanisation, des machineries transformant le rural comme l'urbain, la nature et la
technologie, vision sociale comme une promesse de bonheur.
Malgré le déploiement planétaire de ces réseaux de communication, l'appartenance à la nation n'en reste pas moins forte, si elle n'en est pas renforcée..
On assiste à une concentration, à un regroupement des services (la ville ou la cité radieuse de Le Corbusier), avec moins des cités jardin, une restructuration verticale de la ville servi par des réseaux technologiques, le tout entouré de nature. Se mettent en place des systèmes de planification, coopération, voire coopératisme, engagement social, partage des service, contrôle de l'espace public...
Un projet d'utopie suburbaine se dessine, avec une occupation dispersée, la distribution équilibrée des possessions, une forme de nouvelle utopie sociale que renforceraient ces technologies communicantes. Il faut aller vers la suppression physiques plus de poteaux et des fils qui devront disparaîtront dans la technologie sans fil (Wirght).
Il y a en effet une énorme saturation, notamment dans les grandes mégalopoles, avec un impact écologique catastrophique, trop de fils dégradant le paysage, la terre devenant un magma incontrôlé de réseaux de communication, étant sujette à pollution physique et visuelle incontestable...
De plus, l'interruption des communications, les black-out par les tempêtes de neige ou de vent rendent l'enfouissement obligatoire, même si cela se révèle impossible à appliquer à la mise en œuvre initiale. C'est un chantier de longue haleine.
Cette esthétique envahissante, jusqu'à une insoutenable saturation perturbe jusqu'au cours même de la guerre. On assiste à propagande demandant urgemment de réserver les réseaux à l'armée.
La demande dépassant vite la production, pour répondre à la saturation des réseaux, il faut ouvrir de nouvelles lignes, ce qui ne fait qu'empirer l'état du réseau. Aujourd'hui, on assiste à une rapide saturation des fréquences des téléphones mobiles. Le sans fil même n'est pas sans matérialité. Il faut pour le faire fonctionner des dispositifs matériels terrestres, spatiales, des installations immenses jusqu'au cœur de l'Alaska. Il y a des dangers potentiels qui sont pointés, telle la modification du climat, la gêne de la navigation aérienne, mais aussi des dangers pour l'humain, les animaux, même s'ils ne sont pour l'instant pas tous avérés.
L'espace se trouve également confronté à la saturation orbitale, via le trop grands nombres de satellites, en fonction ou désactivés. Il y a beaucoup de difficultés à opérer une régulation sensible du trafic orbital, avec les risques de collusions avec pluie de déchets incontrôlés inhérents. La recherche de la domination de l'espace de communication jusqu'à la saturation risque la rupture de l'usage.
Mais la saturation est aussi un carburant du projets. Le travail d'artistes et d'architectes peuvent intervenir dans cette mise en place de nouveaux projets...
Les nouvelles technologies semblent dysfonctionner de plus en plus, on le constate avec la décrépitude de certains machines, les TGV par exemple, ce qui entraine des phénomènes de cause à effets aux répercussions en cascades.
Nous somme à un moment de crise et de saturation, mais qui semble pourtant moins grave qu'au début des technologies, et en fait se poursuit depuis longtemps sans que le système ne se détruise. Peut-on parier sur un développement jusqu'à l'infini, ou faut-il d'ors e déjà miser sur des théories de la décroissance...
On est ici exposé au problème ou à la théorie de la complexité, issue de la biologie, dont l'équilibre se joue dans les rapports constants des systèmes les uns avec les autres.
Conférence sur la saturation de Carlotta Dora au CDMC - Paris