Depuis le temps qu’il tournait autour…hier Philippe Gilbert est devenu champion du monde de cyclisme sur route. Si peu de suiveurs ont été surpris par cette victoire, nombreux sont ceux qui l’ont appréciée. En effet ce titre suprême vient couronner une carrière exemplaire et consacrer un coureur apprécié de tous. Wtfru revient sur ce titre hautement mérité.
Marc Madiot forever
Rendons à César ce qui lui appartient, le premier à avoir fait confiance au Belge est Marc Madiot. Dans une conversation au sommet avec Guy Roux (le chanceux suivait une étape du Tour dans la voiture de Madiot), le mayennais avait expliqué avoir agi de la même manière que les recruteurs de football pour attirer la perle dans son écurie. Repérages multiples, discussion avec les parents, tout y était passé. Aujourd’hui cette victoire c’est un peu la sienne. Philippe Gilbert a donc fait ses armes au sein de la FDJ, équipe résolument tournée vers les classiques. Très vite la jeune pousse a bousculé la hiérarchie pour devenir un leader incontesté. Sa première grande victoire sera un Paris-Tours 2008, la première d’une longue série.
He’s back
La saison 2012 de Gilbert avait mal commencé, suite à une préparation contrariée par des problèmes dentaires il n’avait pu jouer la gagne lors des classiques printanières. Malgré un titre de champion de Belgique du CLM, la saison du belge ressemblait à un long chemin de croix. Tous ces doutes se sont éteints lors de la Vuelta. La confiance, le leader de la BMC l’a retrouvé sur les pentes de la colline de Montjuic à Barcelone. Il avait alors accompagné Joaquim Rodriguez dans son escapade et s’était adjugé l’étape facilement. Le Gilbert de 2011 était de retour. Au final il terminera cette Vuelta avec 2 succès d’étapes et un statut de favori pour le Championnat du monde.
Enfin !
Depuis 3 ans, Philippe Gilbert était régulièrement cité parmi les grands favoris des mondiaux. Faute de parcours à sa convenance ou de situations de courses favorables, il était toujours passé à côté du maillot arc en ciel. Cette année devait être la sienne, même son entraineur n’aurait pas pu tracer un parcours pouvant lui être plus favorable. Le juge de paix de ce championnat était le Cauberg, le mont qui accueille chaque année l’arrivée de l’Amstel Gold Race en avril. Cette course Gilbert l’a remporté à 2 reprises en 2010 et 2011 avec à chaque fois une aisance impressionnante. On savait qu’à 100% de ces moyens le bonhomme était intouchable…tout le monde a vu hier ce qu’il en était.
La stratégie adoptée par Gilbert hier n’a pas été la plus spectaculaire certes mais la plus payante. Le belge a attendu la dernière escalade du Cauberg afin de produire son effort. Lorsqu’il a placé son attaque, personne n’a été en mesure de prendre sa roue, une fois en haut les presque 2 kilomètres restant ne suffirent pas à ses concurrents pour le rattraper. Personne ne peut contester sa supériorité, personne n’en a eu l’idée d’ailleurs. Dans un scénario comme celui qui s’est produit hier, Gilbert était imbattable. Sa victoire est aussi celle d’une équipe belge qui a su se rassembler derrière son leader. Quand vous avez à votre service des mecs comme Van Avermaet, Van Summeren et consorts, vous pouvez voyager. Le peuple du plat pays a du fêter dignement son héros, ses héros. Les chanceux tiennent avec Gilbert l’un des plus beaux chasseurs de courses d’un jour des 20 dernières années.
Dès samedi Gilbert étrennera sur les routes du Tour de Lombardie son maillot arc ciel. Déjà vainqueur à 2 reprises (2009 et 2010) sur les routes italiennes, le belge pourrait tripler la mise et imiter un certain Paolo Bettini vainqueur de l’épreuve en 2006 quelques jours après son sacre mondial.