Les sites de création collaborative, dans lesquels les entreprises expliquent ce dont elles ont besoin (logo, affiches etc) et à quel prix, ont la côte.
Le crowdsourcing semble s’adapter particulièrement aux campagnes publicitaires et facilite les rencontres entre entreprises et créateurs qui ont besoin les uns des autres. Cette tendance s’intensifie. Creads par exemple est l’une de ces plateformes ou encore Zoopa spécialisée dans les vidéos virales. Adtriboo, rencontrée à l’occasion du salon Ad :tech qui s’est tenu à Londres le 19 et le 20 septembre, en est une autre. Cette dernière réunit plus de 129 000 professionnels avec une large variété de profils. Ces derniers travaillent à la demande sur divers types de projets liés au marketing et à la communication de n’importe quel type d’entreprise. Pour ce faire, il suffit à une société de définir ce dont elle a besoin : logo, design, vidéo, conception de brochure, jingles, textes etc. Ensuite, elle fixe le prix qu’elle est prête à mettre, puis attend que les professionnels du domaine lui proposent leurs créations. Toutefois, Adtriboo impose «un seuil de financement minimum en fonction des types de projet afin de s’assurer que les individus ne travaillent pas pour quelques euros seulement» confie Jaime Sanmartin le PDG, à L’Atelier.
Remplacer les agences de communication
Puis, l’entreprise choisit parmi la centaine de créations proposées en moyenne, celle qui lui plait le plus. En outre, elle peut demander aux designers de modifier certains aspects du résultat obtenu afin d’obtenir un logo, par exemple, qui la satisfasse complétement. Petites et grandes sociétés peuvent donc s’inscrire et fixer leurs budgets. «Nombre d’entreprises célèbres, telles que Toys’R’us ou encore Sony ont déjà fait appel à notre site» poursuit Jaime Sanmartin. Le projet fonctionne sur le même principe que les compétitions en agence. Mais de façon plus rapide puisqu’il n’y a pas de rencontre avec le client, il suffit de mettre en ligne une définition précise de ce que l’on recherche. Comme les créateurs travaillent depuis chez eux, les entreprises se concentrent sur ce qu’elles veulent et n’ont ainsi pas à payer de locaux. «Nous estimons que notre plateforme permet d’économiser le travail d’une quinzaine de personnes en agence» ajoute-t-il.
Comment s’est-elle lancée ?
Pour recruter les professionnels, l’entreprise est allée à leur recherche lors de festivals du film, via internet, les blogs ou encore les universités. Elle a pu voir le jour grâce à Rodolfo Carpintier, business angel célèbre en Espagne (qui a investi notamment dans Kelkoo ou Buyvip avant leur rachat par respectivement Yahoo et Amazon ndlr). En quatre mois, l’entreprise a ainsi récolté un million d’euros, qu’elle a dépensé en communication afin de faire parler du projet. Cette compagnie espagnole s’est lancée il y a un an à Madrid. Fondée par quatre membres, ils sont désormais dix à travailler sur le projet. Le site existe déjà en version anglaise et espagnole, et a bien l’intention de séduire le marché latino-américain, puisque ses fondateurs projettent de l’étendre au Chili, au Mexique, en Colombie et au Pérou.