Benetton s'assagit et passe du shockvertising au social.
Si vous associez encore Benetton aux campagnes provoc', aux visuels choc et aux polémiques, il va falloir tourner la page.
La marque a toujours su décliner ses campagnes en surfant sur la problématique et l’actualité du moment. Et en adaptant sa stratégie de communication à son époque. Aimées ou boycottées, ses campagnes ont toujours fait parler de la marque.
Qui n'a pas toujours fait dans la dentelle, qui a souvent dépassé les bornes et qui a fait hurler pas mal de gens.
Un coup de pied au cul, pour certains, une claque sur la gueule, pour d'autres. Il faut reconnaître qu'elle a quand même le mérite d'avoir ouvert le débat. En 1991, Benetton a mis en avant le multiculturalisme. En 1998, un jeune homme d'origine arabe embrassait une étudiante israélienne sous le titre "Ennemies", pour symboliser la paix en Palestine. En 1992, le mannequin Isabelle Caro ( 1m64, 31kg) était photographiée nue pour sensibiliser aux problèmes d'anorexie. En 1993, c'était au tour du sida d’avoir la vedette, en 1997, la lutte contre la faim, en 1998 : la défense des Droits de l'Homme, en 2003 : l'action auprès du Programme Alimentaire Mondial. Puis Benetton s'insurgeait contre l’intolérance avec sa campagne d’affichage "Unhate" qui a reçu le grand Prix print à Cannes Lions 2012.
L'un des clichés provocateurs de cette campagne, représentant le pape Benoît XVI en train d'embrasser l'imam Ahmed el Tayyeb sur la bouche, a été d'être censuré sous la pression du Vatican.
Mais puisque selon le dernier rapport présenté à Londres, les 100 millions de jeunes entre 18 et 30 ans qui ont terminé leurs études, n'ont pas d'emploi, voilà que Benetton surfe sur le social en proposant d'en aider 100, en distribuant des millions aux meilleurs idées.
Sa nouvelle campagne invite les jeunes chômeurs à s'inscrire sur leur site avant le 14 octobre et proposer l'idée ingénieuse, créative, celle qui leur donnera à nouveau l’espoir.
L'accroche est « accrochante », le problème actuel et réel, et, en cette période de crise, cette campagne touche de près les jeunes du monde entier.
Une opération marketing et une stratégie machiavéliques et malines ? Quelle importance, puisque ça fait du bien ? De l'impact, comme toujours... Bien joué, Alessandro Benetton !