Certes, l’achat fut difficile, cela pour deux raisons. a) Vaut-il mieux posséder l’album en vinyles (c’est-à-dire 2 albums et un EP vendus tous trois séparément, pour au total près de 46€ les cinq disques) dont la sortie était prévue début septembre ? Ou, b) attendre la version CD à venir début octobre, compilant sur un seul disque onze des quatorze morceaux présents sur la version vinyle, de façon mixée par Villalobos lui-même, mais pour un prix trois inférieur ? En sachant que, dans les deux cas, les sorties de Villalobos tendent à devenir rapidement introuvables.
Vous l’avez deviné, j’ai donc opté pour la première solution, après avoir pu écouter sur Soundcloud des extraits d’un peu moins de trois minutes des quatorze nouvelles productions de l’artiste.
Ainsi, Dependent And Happy se décline en trois volets, sobrement intitulés One, Two et Three, avec respectivement six, six et deux titres. Le visuel se décline lui aussi, du rouge de la pochette de One, au violet de celle de Three en passant par le vert de Two.
Malgré ce qui peut être parfois un inconvénient quand il s’agit de devoir retourner le disque ou le changer, le vinyle possède aussi et surtout un avantage indéniable : celui de tout de suite permettre d’écouter l’album dans un ordre différent (oui, je sais, il existe le mode shuffle…). Ce qui est souvent un moyen d’apprécier encore et toujours la musique, tout en en découvrant de nouvelles subtilités, certains enchaînements donnant de l’importance à certains titres par rapport à d’autres, chose dès lors très appréciable. À la façon d’un DJ bien sûr…
Le premier volet, Dependent And Happy One, le rouge, se présente sur deux disques, de deux et quatre titres chacun, découpage dû à la durée des morceaux. Logiquement, le premier présente les deux plus longues plages, avec les faces One One et One Two. Je vous laisse deviner pour le second disque, de même pour les trois autres, les deux verts et le violet.
La première est intitulée « Tu actitud » : le Chilien de naissance, dont les parents avaient quitté le pays à cause des événements tragiques de 1973, n’oubliera jamais ses origines, certes métisse puisque sa mère est allemande. Plus loin, les titres seront en allemand, logique, ou en anglais, forcément.
Tout de suite, la première écoute est inintéressante, car rien ne semble vraiment génial, juste parfaitement maîtrisé et bien foutu, mais tout de même décevant vu la renommée du type.
Mais dès la deuxième écoute, l’ensemble des titres prend de l’envol, chacun prenant plus ou moins de temps pour imposer son rythme : chacune des faces des vinyles comprend un ou deux titres, pas plus. Et ce sont bien des 33 tours…
Pas encore de grosses préférences (peut-être « Koito », deuxième titre du volet trois, ou « Tu actitud » au tout début et en toute fin d’album donc), si ce n’est une impression d’avoir très bien fait d’acquérir cet album dans une version qui sera bientôt collector (limite, ça je m’en fous) car indisponible puisque le pressage est très probablement limité (voilà pourquoi j’ai foncé, malgré le prix). Attention, le CD lui aussi pourrait ne pas être disponible très longtemps…
Bref, en somme, je comprend de plus en plus comment Villalobos s’est fait un nom, et encore, je ne parle que du producteur-compositeur et pas du DJ, et, je devine pourquoi il le mérite plus que n’importe quel autre mec (ou nana) dans cet univers électronique toujours autant perçu comme « pour drogués ou tarés ».
S’il y a une musique ouverte et, donc, intelligente, c’est bien celle de Ricardo Villalobos. Et j’adore ce titre de Dependent And Happy. Et ce visuel complètement démesuré et coloré, ça claque.
Putain, l’expérience serait parfaite si je pouvais l’écouter dans un bar de Berlin avec quelques bières…
Ah oui, le vert et le violet sont aussi des tueries, hein ! D’ailleurs, j’en profite pour préciser que les trois titres ne figurant pas sur le CD sont chacun sur l’un des trois volets, respectivement « Das leben ist so anders ohne dich », « Kehaus » et « Defixia ».
PS : je sais, je n’ai quasiment pas abordé la tonalité musicale de l’album. Mais que dire de pertinent, puisque tout est minimal ? C’est une chose très difficile, pour preuve : certes « Samba » est parfaitement nommé, néanmoins, ceux qui penseront écouter un titre de samba seront déçus, voire très déçus. Compris ?
(in heepro.wordpress.com, le 24/09/2012)