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Madagascar ou l'avenir Poubelle?

Publié le 24 septembre 2012 par Micheltabanou

Madagascar est dans son énième année de crise politique, une crise qui aux yeux de tous les malgaches n'a que trop duré en engendrant une chute vertigineuse de tous les pans de vie et de secteurs d'activité de l'Ile. La dégringolade de ce pays touche toutes les dimensions de la vie.

Sur le plan politique et après le 32e sommet ordinaire des Chefs-d'Etat de gouvernement de la SADC qui s'est tenue à Maputo les 17 et 18 août 2012, l'entité régionale reconnaît que le problème reste politique.

La première rencontre à Maputo en 2009 entre les quatre mouvances politiques ( Rajoalina, Ravelomamana, Ratsiraka et Albert Zafy ) a conduit le pays dans sa quatrième année de crise. Actuellement la SADC a compris que seuls Rajoalina et Ravelomanana sont les deux seuls protagonistes de cette crise et que ces derniers ont été les seuls conviés pour la rencontre de Desroches aux Seychelles. La population malgache observe depuis 2009 et la succession de réunions au sommet de "l'autorité régionale" qu'elle est sous la coupe réglée d'un panier de crabe de politiciens acharnés à se chamailler pour mieux se remplir les poches et mettre à terre l'économie fragile du pays, à se constituer des magots pour le futur et les probables élections. Les malgaches sont conscient de l'état permanent de vol, de pillage à leurs dépens et à celui de leur pays. Ils sont conscient des manipulations et des maquillages comme cet étonnant tour de passe  consistant à détourner leur attention en faisant construire un bien inutile stade de rugby ou des hôpitaux alors que ceux-ci sont déja existants et n'ont pas les crédits nécessaires pour l'achat par exemple de l'oxygène pour les malades...

Avec en quelque sorte la bénédiction de la SADC en imposant la feuille de route, les politiciens se sont donc arrangés entre eux pour partager d'une part le pouvoir et d'autre part l'argent. Tout ce petit monde se place: plus de 500 personnes dans les parlements et toutes les mouvances du gouvernement. Si la situation malgache s'est détériorée actuellement les politiciens en place et la SADC en sont les premiers responsables. Pour cette dernière elle a avouée son incapacité de comprendre et de gérer la crise malgache d'autant plus que les malgaches n'ont jamais compris les raisons qui ont poussé l'Organisation Africaine à confier ce dossier à cette entité régionale. La communauté internationale doit comprendre que Madagascar n'est pas l'Afrique et si Madagascar figure dans les pays membres de l'UA, c'est simplement en raison d esa situation géographique. De même pour la SADC, la population malgache ne veut pas de cette communauté d'Afrique Australe. Si Madagascar s'y trouve c'est bien parce que Ravelomanana lorsqu'il dirigeait le pays voulait étendre plus largement son réseau commercial à une partie de l'afrique...La population malgache n'a jamais accepté, et ce à aucun moment, la présence de son pays au sein de la SADC! et surtout n'acceptera jamais d'être sous le joug des Africains, ni de quelque autre entité africaine.Les malgaches se sentent plus concernés dans les relations entre les îles de l'Océan Indien, notamment La Réunion, et les relations avec l'Europe, notamment la France, puissance régionale de premier plan! Si les futurs tenants du pouvoir veulent trouver grâce aux yeux de la population, une de ses priorité en matière de relations internationales serait de se retirer définitivement de cette entité régionale.  Population qui n'a jamais perçu le moindre intérêt économique dans les échanges commerciaux avec la SADC!D'autre part le concept d'intégration régionale au près de l'afrique a montré toutes ses limites...Aujourd'hui il est grand temps de mettre fin à la gestion du dossier malgache par la SADC comme il est grand temps également de mettre en fin sur place un plan de développement économique pour l'île et de renvoyer ces politiciens qui depuis 50 ans ont été incapables d'assurer cet essor.

Au plan économique de nombreux scandales ont été recensés dans cette phases transitoire tandis que l'Etat n'arrive plus a assumer ni asseoir ses rôles et ses prérogatives. Pour la filière bois précieux, notamment les bois de rose, l'ébène et le palissandre, des coupes illicites à l'exportation sauvage font rage dans les ... parcs nationaux! Les objectifs des programmes environnementaux I, II et III ne sont pas atteints tandis que les directeurs de parcs nationaux et zones protégées sont complices des trafiquants. Les autres espèces endémiques faisant la notoriété des recherches scientifiques à Madagascar et en donnant une qualité supérieure au tourisme font l'objet de massacres. Cette filière est associée de près avec la préservation de l'environnement où ailleurs, le marché du carbone fait rentrer plus de devises que les secteurs primaires et secondaires réunis.

Il en est de même avec les ressources minières et pétrolifères où Madagascar possède une énorme potentialité. Malgré l'EITI, seules 8 compagnies sur les 136 entreprises intégrées constituent les contributeurs en terme d'impôts en 2010. Les autres filières du secteur minier sont tout aussi touchées par cette incapacité de l'Etat de jouer pleinement son rôle et d'imposer les lois en vigueur. Avec la perte de l'AGOA pour le secteur industriel, il ne reste plus que quelques zones franches...Pour le secteur primaire, la production régresse et la qualité des produits est largement dépassée par les normes exigées sur le marché international. Le commerce intérieur est envahi par les chinois tandis que la distribution et le marché aurifère est tenu par les Karana ( indiens . Si on prend exemple sur l'essor économique de Maurice basé en grand epartie sur le tourisme, Madagascar a enregistré plus de 300000 entrées en 2007 et figurant depuis sur la liste noire des agences de tourisme en Europe n'enregistre plus que moins de 100000 entrées en en 2011!

Pour le secteur du bâtiment et de la construction on constate une urbanisation abusive qui ne suit en aucune façon les normes requises et le plan d'urbanisation dicté et nécessaire pour l'harmonisation et la gestion des villes. Le cas d'Antananarivo est flagrant: aucune mesure n'a été prise pour endiguer les constructions illicites et cela concerne non seulement les maison d'habitation mais surtout les bâtiments à vocation économique, industrielle. Les agences immobilières font régner leur loi puisque la Ville est incapable d'appliquer la loi mais aussi abrite de nombreux complices de ces agences, est un abri de la corruption.Il faut souligner également qu'aucun investissement d'intérêt public n'est à l'horizon!

Sur le plan social et précisément celui de l'éducation le cas des écoles primaires d ela capitale est dramatique: 70 % rencontrent des problèmes financiers graves entraînant le non paiement des instituteurs depuis le mois de mars 2012! Ni le Ministère de l'Education, ni la Ville n'ont les moyens de les payer ou même de procéder à des aides symboliques! Pire ! les infrastructures sont dans un état lamentable: les élèves s'assoient à tour de rôle, les murs parfois risquent de s'écrouler à tout moment. Signalons qu'après les cyclones de cette année de nombreuses écoles ont du fermer car n'ayant plus de murs, de toiture, ni tables et bancs...Le cas d'abandon scolaire est indescriptible et le cas d'enfants des rues de la capitale a quintuplé depuis le début de la crise avec des hordes déambulant avenue de l'Indépendance. Mais ce phénomène est généralisé de Toamasina à Mahajunga.... Corollaire de cette situation les bars " Karaokéà et salons de massages sont florissants dans tous les coins de rue et sont remplis de jeunes filles mineures. La prostitution enfantine progresse et le système d'éducation publique s'effondre!

D'autres problèmes tout aussi graves sont à retenir. La santé publique est défaillante et sans crédit et la prise en main des patients n'est pas garantie!

L'objectif prioritaire pour Madagascar est le retour à l'ordre avant que ce pays ne devienne la poubelle du monde et ne soit livré aux prédateurs sociaux économiques et moraux!Je pense que l'organisation d'élections libres ne peut se tenir qu'après la création  et l'organisation de structures pouvant diriger le pays dans cet objectif. La gestion de l'Etat, des élections et d ela vie politique se doit d'être transparente. La Communauté internationale doit désigner des personnalités civile set militaires indépendantes des mouvances et des partis politique au pouvoir. En principe,ces nouvelles structures  sont composées d'une direction collégiale à la tête de la Transition, dirigée par une troïka de décideurs, d'un gouvernement restreint et d'un organe consultatif où les secteurs d'activités florissants et/ou délicats, le secteur privé ainsi que les intervenants sociaux sont représentés à forte majorité. Cet organe est chargé de veiller sur l'économie et la vie sociale de la population. Malgré une extrême pauvreté, les malgaches sont connus comme étant des êtres chaleureux et accueillants, toujours prêts à rendre service. Il faut assurer leur protection à tout moment et permettre la circulation libre sur les routes de l'île sans avoir peur d'affronter les hordes de bandits de grands chemins. Il faut assurer dans l'avenir la répartition équitable des biens tout en se référant au PIB. Ce pays n' a besoin pour demain ni d'opportunistes , ni d'apprentis dictateurs mais bien d'hommes et de femmes instruits retrouvant le chemin d'une valeur nationale trouvant son socle sur l'équité, le partage pour un développement économique rayonnant sur la répartition des richesses naturelles de la Grande Ile.


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