Gabriel Orozco, Roiseaux, 2012. Plumes d’oiseaux et branche de bambou. 190 x 110 x 100 cm, Courtesy galerie Chantal Crousel (Paris), © Gabriel Orozco
Un
peu de douceur dans ce monde de brutes épaisses voire subtiles, ce qui
finalement est bien pire !
Une fois n’est pas coutume, j’ai fait une petite tournée des vernissages des galeries au début du mois de septembre.
Place à la jeunesse, Laurent Pernot pour commencer. Une œuvre d’une finesse inouïe qui, sous couvert de poésie plastique, traite de sujets des plus brulants. Dans sa galerie, Odile Ouizeman, il est question de la théorie de l’évolution et de sa perception par les américains. Démesure et esclandres en tout genre furent les réactions de ces derniers suite au procès d’un professeur ayant expliqué nous, Hommes, avions un ancêtre en commun avec le singe. C’était en 1925, c’est bien loin tout cela maintenant hé bien non. Tout au long de ce début de XXIè siècle, les histoires les plus folles ont défrayé la chronique aux Etats Unis entre les tenants de la théorie de l’évolution et les défenseurs du créationnisme. A cela s’ajoute bien sûr des attaques incessantes contre les droits des femmes. Laurent Pernot parvient à créer à partir de ces débats stériles, des œuvres belles et légères. Cet artiste-poète nous ferait presque oublier l’ignorance et la stupidité humaine, si ce n’est cette noirceur intense telle une métaphore qu’il file dans la moindre de ses œuvres. Ainsi sont exposés dans une vitrine les cendres d’un livre, fragilité et grâce se disputent ces restes d’écriture, de culture.
Laurent Pernod, Le procès du singe, vidéo, Odile Ouizeman Gallery, ParisDe beauté et de poésie, il en est encore question à quelques pas de là, dans la galerie Chantal Crousel. Usant du néologisme, Gabriel Orozco a créé des « Roiseaux », sculptures composées de branche de bambou et de plumes d’oiseaux, entre végétal et animal. J’avoue que le travail de cet artiste me touche peu habituellement mais ici c’est une autre affaire. La légèreté, le jeu sur les plumes de différentes couleurs et ce balancement presque imperceptible, donnent tous son charme à ces œuvres si volatiles. Les mobiles ont quelque chose qui m’a toujours fasciné, comme affranchis de l’apesanteur, ils nous défient tout en nous libérant de notre quotidien. C’est une bouffée d’oxygène que j’ai respiré en découvrant ces œuvres. A voir absolument!
Galerie Odile Ouizeman
Le Procès du Singe
08 septembre / 27 octobre 2012
12 Rue des Coutures Saint-Gervais 75003 Paris
Galerie Chantal Crousel
Gabriel
Orozco
Sept. 7, 2012 - Oct. 20, 20
10 rue Charlot Paris 75003