Marcel Hanoun, cinéaste et théoricien du cinéma expérimental, autour de plus de 70 films, est décédé samedi à l’âge de 82 ans, a-t-on appris dimanche.
Une rétrospective de ses oeuvres sera organisée au cinéma parisien Le Saint-André-des Arts, en octobre.
En mai 2010, la Cinémathèque lui avait déjà consacré un rétrospective, évoquant « une oeuvre unique dans l’histoire du cinéma français ». « Auteur de nombreuses expériences cinématographiques, il a subverti les règles du récit classique » et sa filmographie « constitue la preuve qu’une oeuvre magistrale peut advenir entièrement hors des circuits commerciaux ».
Le sujet central de sa filmographie était l’identité du film en train de se construire. En France, il resta largement méconnu du grand public mais fut « très important pour des générations de cinéphiles et étudiants actuels en cinéma », selon Les Films du Bosco.
Il rencontra également un certain succès dans les universités américaines et les cinémathèques. A New York notamment, le réalisateur d’origine lithuanienne et figure de l’Underground Jonas Mekas était l’un de ses grands admirateurs.
Né en 1929 à Tunis, dans une famille juive, Marcel Hanoun, lui-même grand admirateur de Robert Bresson, s’était installé en France après la Libération.
Son premier long métrage, Une simple histoire, a été récompensé en 1959 par le Grand prix Eurovision à Cannes et a suscité l’admiration de Jean-Luc Godard.
Parmi ses autres réalisations figurent Le Huitième jour, avec Emmanuelle Riva, sorti en 1960 (sa seule expérience dans le système), L’Authentique procès de Carl Emmanuel Jung (1967, portrait d’un personnage imaginaire qui pourrait être celui d’un criminel de guerre nazi), Jeanne, aujourd’hui (2000), Insaisissable image (2007) ou Déconstruction (2009).
Marcel Hanoun est également l’auteur de nombreux ouvrages, notamment Cinéma Cinéaste, Notes sur le cinéma en 2001, Libertad (2008), Le ravissement de Natacha (2009), Le Cri (2010).
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