Un billet qui ne manque pas de sel

Publié le 23 septembre 2012 par Lesbottieres

Derrière ces murailles, Guérande

 

Balzac disait d’elle  “Aussi belle qu’une antique armure complète”.

Les fortifications de Guérande commencèrent à se dresser dès l’an 1000 et depuis le XVème siècle elles ceinturent la vieille ville sur 1 434 m et sont restées dans un état de conservation remarquable. La ville est d’ailleurs parfois nommée “La Carcassonne de Bretagne”.

C’est ici que furent signés en 1365 et 1381 les traités mettant fin aux guerres de Succession qui ravageaient la Bretagne.

Entrons dans la cité médiévale

 

Les ruelles y sont pittoresques

  

La rue principale débouche sur la place Saint-Aubin au centre de laquelle se dresse la splendide collégiale du même nom.

 

En 1342, un incendie dévasta l’église initiale datant du XIIème siècle. La construction de l’édifice que nous avons devant nous fut achevée au XVIème siècle.

 

La place Saint-Aubin vient d’être réaménagée (2007). Mais que font ces tables et ces chaises si près de l’abbaye ? L’harmonie et la beauté du lieu y sont complètement brisées.

Petite visite à l’intérieur de la collégiale.

 

 

Mais ce qui fait le renom de Guérande en France et bien au-delà, c’est incontestablement ça

Le sel

La notoriété de celui de la région n’est plus à faire, les plus grands chefs le plébiscitent et son exploitation a pris un nouvel essor depuis 1990. Aujourd’hui, près de 300 paludiers s’activent dans les marais salants pour la récolte et l’entretien de ceux-ci.

Aucune mécanisation pour ce ramassage, la méthode est restée la même depuis toujours.

On retire d’abord la fleur de sel qui se forme en premier à la surface des bassins avec la “lousse”, ce râteau si particulier

 

Le gros sel est lui ramené avec le “las” autre râteau à long manche souple d’une longueur de 5 mètres

 

jusqu’à la “ladure” petite plate-forme au bord de chaque bassin

Le sel est ensuite chargé dans une brouette

 

transporté jusqu’à une extrémité du marais pour en faire un “mulon” (tas)

et être ensuite dirigé vers les “salorges”  (greniers à sel) où il sera stocké deux ans et plus pour un séchage complet avant de se retrouver sur votre table.

Surprenant, certains végétaux (salicorne notamment) trouvent dans les marais un terrain idéal à leur développement.

 

Franchement, si vous êtes en train de préparer le repas et si vous oubliez de saler, je n’y comprends plus rien…