Je reviens aujourd’hui sur Cloclo, un film que j’avais loupé en salle à sa sortie et que j’ai visionné récemment en DVD. Comme son nom le suggère, il s’agit d’un biopic, réalisé par Florent Emilio Siri, avec Jérémie Renier dans la peau de Claude François. Le film raconte le destin tragique de cette icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue autant de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes. Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.
Que dire sur ce film si ce n’est que je ne m’attendais à rien de particulier et que j’ai été agréablement surpris par le résultat. C’est bien simple, je n’imaginais pas que l’histoire de Claude François allait autant me captiver. En effet, le film m’a intéressé d’un bout à l’autre et j’y ai appris tout un tas de choses que j’ignorais à propos de Cloclo. Le réalisateur fait le pari de suivre la vie de cette homme de sa naissance en Egypte à sa mort à Paris. Et c’est un pari payant tant le film nous emporte dès les premières minutes. On est avec lui du début à la fin, dans les bons comme dans les mauvais moments. C’est aussi ça la force du film, le fait qu’il n’épargne rien à son personnage. Car derrière le chanteur à succès que tout le monde connaît, il y a aussi un homme jaloux, un homme qui doute et qui ne peut pas s’empêcher de se remettre en question de peur de devenir ringard. Bref, l’image dépeinte n’est pas toujours très glorieuse mais le film n’en est que plus authentique et c’est tant mieux.
Et si le film est aussi authentique, c’est également grâce à la magnifique prestation de Jérémie Renier qui est juste parfait pour le rôle. Non seulement il chante et danse comme Cloclo mais il habite également le personnage sans avoir besoin de forcer quoi que ce soit. Il ne joue pas Claude François, il est Claude François. D’ailleurs, lorsque le film mêle à la trame générale des images d’archive, la ressemblance entre les deux est vraiment troublante. Tout cela pour dire que la performance de Jérémie Renier est bluffante et que plus le film avance, plus l’émotion est palpable. A ses côtés, le reste du casting ne dénote absolument pas, notamment Ana Girardot et Joséphine Japy qui interprètent deux femmes qui ont énormément compté dans la vie de Cloclo. Sinon, j’ai également été impressionné par la transformation physique de Benoît Magimel et par la qualité de son interprétation. Enfin, je terminerai par saluer l’intégration efficace des morceaux musicaux qui rythment habilement la carrière de Claude François tout au long du film.
En définitive, Cloclo s’avère donc être une très bonne surprise. Ce n’est peut-être pas le meilleur film français de l’année mais il fait assurément partie des plus réussis tant la réalisation est maîtrisée. De plus, il peut s’appuyer sur un formidable Jérémie Renier. Bref, un biopic à voir au plus vite, et pas seulement pour les amoureux de Claude François.