Le Milan qui rend visite à l’Udinese aujourd’hui à 15h traverse une période extrêmement délicate. C’est simple, du Milan vu jusqu’à présent, il n’y a rien à sauver. C’est le zéro pointé. Zéro comme le nombre de but inscrit et forcément de victoire à San Siro. Zéro comme le nombre d’idée de jeu et la détermination de ces joueurs. Le seul zéro positif de ces derniers jours est celui des buts encaissés face à Anderlecht, qui a au moins permis d’éviter une défaite humiliante contre un adversaire modeste. C’est beaucoup trop peu pour nous consoler : les tifosi sont tristes, découragés, démoralisés et pratiquement désespérés. Comment s’en sortir?
Tout d’abord, il faut rester unis, serrer les fesses, attendre, espérer et si possible, y croire. Milan a été fortement affaibli cet été mais pas au point de perdre à domicile face à Sampdoria et Atalanta. Et surtout pas de cette manière, sans se battre, sans y croire, sans rien montrer de positif. Le problème est que l’équipe traverse une crise d’identité : son manque de confiance est plus qu’évident et conditionne fortement les prestations et résultats. Les rumeurs, les polémiques et l’impatience des tifosi (qui ont sifflé l’équipe à San Siro) ne font qu’accentuer la pression d’un groupe de joueur totalement perdu, privé des leaders qui étaient habituellement là pour rassurer et guider l’équipe, surtout dans les moments difficiles. Les Rossoneri ont besoin de tout le contraire : calme, sérénité, patience.
C’est le message que veut faire passer la société même si la presse a un malin plaisir d’en rajouter des tonnes avec comme effet de déstabiliser encore plus l’équipe. La cible préférée est Allegri car dans le football c’est toujours l’entraineur qui paie les erreurs, que ce soit les siennes mais aussi celles des joueurs et des dirigeants. Cependant Milan n’est pas un club qui vire facilement ses entraineurs, 3 seulement en 26 ans de présidence de Berlusconi. Changer d’entraineur en cours de saison n’est jamais bon et cela doit rester le dernier recours. Cette ultime échéance ne peut pas non plus arriver au bout de 3 journées de Serie A ni même de 4 journées. Ce serait absurde. Allegri a besoin de temps pour reconstruire l’équipe. Les débuts de saisons des équipes d’Allegri sont chaque année difficiles. Ce n’est pas une excuse car cela ne devrait pas arriver, mais en sachant cela et en considérant la révolution vécue cet été, comment pouvait-on s’attendre à un début de saison différent? Évaluer les résultats après 10-15 matches semble beaucoup raisonnable et logique. S’il n’y a aucune (ou très peu) d’améliorations, limoger Allegri (qu’il soit responsable ou pas) deviendrait l’ultime solution pour faire réagir l’équipe. Encore faut-il avoir une solution de rechange intéressante et innovante.
En attendant, Berlusconi a demandé à Galliani d’être proche de l’équipe. Ce dernier a renouvelé la confiance à Allegri, tout en insinuant qu’il fallait très rapidement trouver des solutions. L’entraineur lui-même continue à se montrer confiant. Tous ont compris que le problème de l’équipe est psychologique et qu’au lieu de se déchirer, c’est le moment de se souder. Tous pensent également que cette équipe a les qualités pour s’en sortir et réaliser une bonne saison. Les Rossoneri ont besoin de repères, de soutien et de confiance. Tôt ou tard, il y aura un déclic qui les libèrera et transformera totalement cette équipe. Et dans le football, il n’y a qu’une solution pour sortir d’une crise : des victoires. Milan doit avant tout retrouver des résultats, la confiance et éventuellement le jeu reviendront naturellement à travers les résultats. Attention, il n’y a pas de miracle : Milan restera une équipe moyenne sans qualité technique au milieu, peut-être capable d’atteindre le top 5 (et donc l’Europa League), mais sans confiance et avec le niveau actuel, Milan n’entre même pas dans le top 10. Aujourd’hui, la mission principale est donc d’aider l’équipe à se débloquer. L’aspect tactique en lui même importe peu mais il peut servir à trouver des solutions pour marquer et gagner. Peu importe la qualité des joueurs ou de l’équipe, la confiance est la base de tout et sans elle, même la meilleure équipe peut perdre contre la plus faible.
Face à l’Udinese, Milan est appelé à réagir (mais c’était déjà le cas contre Anderlecht…). C’est difficile d’y croire tellement ce qu’on a vu jusqu’à présent est déconcertant. Depuis le début de saison on voit une équipe qui défend mal et qui ne sait pas attaquer. La défense est fragile : il y a trop d’erreurs individuelles, un manque de concentration et de la peur. En attaque, la manoeuvre est extrêmement lente. Au milieu, les joueurs sont plus portés à détruire qu’à construire. Le degré d’imprécision a atteint un sommet impressionnant. Par conséquent, les attaquants ne reçoivent aucun ballon jouable. En 4 matches Milan a touché le fond avec une équipe qui ne sait plus marquer ni gagner mais encore plus grave, une équipe sans caractère. Un désastre. Cependant, face à Anderlecht il y a eu quelques améliorations. Tout d’abord sur le plan défensif avec le bon retour de Mexès et aucun but encaissé. Sur le plan offensif, on a pu entrevoir quelques coups d’éclats avec plusieurs occasions dangereuses. Avec un peu de chance et de sang froid, Milan aurait même pu s’imposer même si de manière générale les attaques ont été trop intermittentes.
Allegri (forcé par Berlusconi???) s’obstine à vouloir maitriser le jeu et contrôler la possession de balle alors qu’il n’a pas les joueurs adaptés. Avec des marathoniens et des travailleurs comme De Jong, Boateng, Nocerino, Ambrosini, Flamini… il serait plus judicieux de penser à un jeu très concret, simple et rapide, avec de la puissance, de l’intensité et de la grinta. Jusqu’à présent on n’a rien eu de tout ça mais juste une possession de balle lente, stérile et sans idée. Milan n’est pas (encore?) une équipe mais juste un ensemble de joueurs qui entrent sur le terrain sans une idée précise de jeu. Ce groupe semble tout remettre entre les mains du hasard et ce n’est pas étonnant si les résultats actuels de Milan dépendent des épisodes, en faveur à Bologne, en défaveur lors des autres matches. Ce Milan sans âme ne fait plus peur, San Siro est devenu une terre de conquête!
Ça ne peut plus continuer, c’est une insulte à l’histoire du club et aux tifosi. Allegri et les Rossoneri doivent prendre leur responsabilité et réagir immédiatement. L’entraineur doit donner une identité à l’équipe, étudier et mettre en pratique de nouvelles solutions tactiques, motiver et reconstruire moralement le groupe. Il doit lui-même avoir le courage qu’il demande à son équipe. Les joueurs doivent se secouer et se rappeler qu’ils portent un maillot glorieux à honorer en jouant avec courage et passion. Le Milan vu jusqu’à présent est trop laid pour être vrai. La médiocrité « admirée » en ce début de saison est absolument effrayante. Les difficultés semblent insurmontables. Et pourtant ça se joue parfois sur un détail : un changement tactique, une intuition, un bon changement, un petit but, un peu de chance et trois points qui peuvent lancer ou relancer toute une saison. Milan a besoin de gagner, la victoire est le seul remède face à la crise. Tous unis derrière Allegri et les joueurs. Oublions les polémiques, les rumeurs et le controverses. On doit continuer à y croire car tôt ou tard la roue tournera.
Pour le match à Udine, Allegri a choisi d’aligner un 4-3-3 et c’est Boateng qui le paie en rejoignant le banc de touche après un début de saison plus que moyen. L’entraineur milanais a décidé d’effectuer plusieurs changements dans l’équipe titulaire également avec une toute nouvelle défense : Abate, Mexès, Zapata et De Sciglio à gauche. Un milieu italien avec Montolivo, Ambrosini et Nocerino. En attaque, Emanuelson devrait évoluer à gauche, Pazzini au centre et El Shaarawy à droite avec comme objectif de fournir de bons centres à l’attaquant italien qui possède un jeu aérien parmi les meilleurs en Europe. Allegri et Milan font ainsi face à leur destin. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts et espérer un sursaut d’orgueil car ce Milan méconnaissable a un besoin vital de victoire.
Forza Milan
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