Moonrise Kingdom // De Wes Anderson. Avec Bruce Willis, Edward Norton et Bill Murray.
Je fais parti des détracteurs de Wes Anderson, n'ayant pas spécialement aimé Darjeeling Limited (et pourtant, j'aimais déjà le casting). Je partais donc avec plusieurs préjugés avant de voir
Moonrise Kingdom. Globalement, je peux vous dire qu'il y a un mieux, le seul gros problème étant que l'on est rapidement gavé. C'est sympathique au début ce côté sucré et amusant, qui nous ramène
en enfance et à ces bonbons que l'on pouvait manger par centaine. Sauf que voilà, au bout d'un moment on fait une overdose de sucre et c'est justement là que je me suis rendu compte que je ne
pouvais toujours pas me faire au cinéma de Wes Anderson. Et ce n'est pas faute d'essayer et d'être compréhensif. Ce qui me motivait au départ c'était le casting. Réunir autant de bons acteurs
dans un film, c'était forcément le début une bonne histoire entre Moonrise Kingdom et moi. Qui va rapidement se ternir.
Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965, Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s’enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise
pour les retrouver, une violente tempête s’approche des côtes et va bouleverser davantage encore la vie de la communauté.
Le film ne dure pas longtemps et pourtant, j'ai cru qu'il durait le double. Une fois passé les 45 premières minutes assez savoureuses (notamment grâce à l'excellent Edward Norton dans le rôle du
chef scout), on se rend très vite compte que Moonrise Kingdom est assez dure à avaler. Assez ennuyeux. C'est comme passer le temps en pédalant dans de la semoule. Autant dire que c'est rapidement
épuisant pour le spectateur. L'histoire, rocambolesque à souhait autour de ces scouts aurait pu être amusante notamment parce que les histoires d'amour d'enfants c'est souvent mignon. Sauf que
là, Wes Anderson tente d'apposer une réflexion bourrative par dessus. C'est comme si l'on mettait un second glaçage sur un gâteau. Cette surdose de sucrerie se ressent tout au long du film. Ce
n'est pas Bruce Willis et son très bon personnage du flic triste qui va dire le contraire. Car Bruce est très bon lui aussi dans ce film, mais encore une fois, l'enrobage est assez peu
gustatif.
Wes Anderson s'amuse avec son propre imaginaire. Ce n'est pas une mauvaise idée quand on voit tout ce qu'il sait mettre à l'écran, mais voilà, ce genre de films n'est clairement pas fait pour
moi. Pourtant salué par la critique, j'ai trouvé ça assez catastrophique par certains aspects et notamment le scénario pâteux jusqu'aux os. Mais encore une fois, après l'ennui, on peut gratter et
trouver quelques bonnes prestations d'acteurs et puis aussi quelques jolies images (qui rappellent un cinéaste bien plus doué avec l'absurde : Jean Pierre Jeunet). Déçu encore une fois c'est le
mot. J'aurais aimer adorer ce film qui a séduit un peu tout le monde, mais non, je pense que je fais encore une overdose et il sera difficile de me convaincre de me faire un troisième gâteau de
Wes Anderson après ça. Je suis gentil mais il ne faut pas pousser mémé dans les orties non plus.
Note : 3/10. En bref, une histoire rocambolesque qui finit en leçon ennuyeuse, le tout dans un univers rapidement diabétique avec pourtant un casting de choix.