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Retour sur le film qui n’existait pas

Par Mickabenda @judaicine
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Depuis plus d’une semaine, le monde arabe se déchaîne contre une œuvre qui dévoile peu à peu sa supercherie…

Le promoteur immobilier israélo-américain Sam Bacile s’était vanté au Wall Street Journal d’avoir réalisé une superproduction de deux heures dotée d’un budget de cinq millions de dollars (environ quatre millions d’euros). Une semaine plus tard, il ne reste plus grand-chose d’un canular qui aura réussi à faire s’enflammer le monde arabe. Récapitulation sur tous les mensonges du maléfique auteur de L’Innocence des musulmans.

Il ne s’appelle pas Sam Bacile

Même s’il s’en défend encore, Nakoula Basseley Nakoula a été débusqué et démasqué. Il n’est pas juif mais chrétien copte d’origine égyptienne, auteur de nombreuses escroqueries impliquant de fausses identités qui lui ont valu de la prison par le passé.

Il n’est pas le réalisateur

D’après des membres de l’équipe technique et du casting, «Sam Bacile» n’aurait eu qu’un seul rôle de producteur. Le réalisateur serait un certain Alan Roberts qui ignorait, comme tous ceux qu’il dirigeait, le véritable dessein du film.

Le film s’intitulait Le Guerrier du désert

Les 60 acteurs et 45 membres de l’équipe technique ont ainsi tous été dupés. Les témoignages divergent mais, en gros, ils pensaient tourner «un film sur l’époque du Christ, il y a deux mille ans», intitulé Le Guerrier du désert, a résumé Cindy Lee Garcia, la seule actrice à être montée publiquement au créneau contre la supercherie dans laquelle elle a été impliquée sans le savoir. C’est en postproduction que le scénario a été détourné et les dialogues originels grossièrement doublés pour en faire un pamphlet anti-islam.

La «bande-annonce» serait le film

Malgré les deux heures promises par Sam Bacile, personne n’a été en mesure de voir plus que les quatorze minutes de la «bande-annonce» – en réalité, une compilation d’extraits-, diffusées sur YouTube. «Nous avons cherché partout un film entier et nous n’avons rien trouvé. Le film n’existe pas», a affirmé au Hollywood Reporter Marium Mohiuddin, membre du Conseil musulman des affaires publiques, qui conseille les studios de cinéma sur la manière de représenter correctement les musulmans à l’écran. Une projection du film, sous un nom autrement plus attractif – L’Innocence de Ben Laden -, avait tout de même été organisée dans un cinéma de Los Angeles en juin dernier, mais n’avait attiré qu’à peine quelques spectateurs. Impossible de savoir cependant s’il s’agissait d’une version longue, le seul employé du cinéma présent n’a pas regardé jusqu’au bout.

Un budget exagéré

Cinq millions de dollars recueillis auprès de généreux donateurs juifs. La somme est sans doute largement exagérée à la vue du film, tourné le temps d’un été, à 90% sur fond vert, avec des effets spéciaux minimalistes. Ce sont les locaux de la société de production évangélique «Media for Christ» qui ont accueilli le tournage pendant une dizaine de jours. Les scènes en extérieur ont été tournées devant le domicile de Nakoula Basseley Nakoula ou le temps d’une seule journée dans un ranch spécialisé dans les tournages. «Media for Christ» affirme aussi avoir été trompée sur l’objet du film. S’il ne provient sans doute pas de donateurs juifs, l’origine et le véritable montant du financement restent inconnus.

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