L’univers des enfants en Égypte ancienne est un domaine assez peu exploité en égyptologie !
Nonobstant, nos anciens ont de tout temps adulé les enfants !
Nous devons néanmoins souligner que peu de documents nous sont parvenu à ce jour révélant un esprit de famille exacerbé...
Ainsi, quelques papyrus comme le scribe Any, semblaient bien conseiller de se marier très tôt afin de pouvoir donner naissance à moult enfants...
Paradoxalement à ces manques d'informations, partout dans Kemet (Kmt), vous serez à même de trouver des représentations d'enfants, voir même de famille entière :
- Hypogées amarniennes,
- Hypogées à Thèbes,
- Stèles d'Abydos,
- ...
Statuette d'enfant : garçon d'Époque Tardive.
Turin, Museo Egizio.
Le terme arrivait...
En vérité, peu de chose nous sont parvenues quant à cet acte essentiellement privé...
De fait, je subodore que la future maman devait quelque peu s'isoler :
- Sur le toit de la maison, comme à Deir el-Medineh ?
- Dans un "pièce" de naissance ?
Probablement construits spécialement pour cet effet, à l'extérieur des maisons !
De construction éphémère, ce qui expliquerait le fait qu'aucun exemplaire, à ma connaissance du moins, ne fut jusqu'à présent découvert ?
- Dans la première pièce de la maison ?
On aurait trouvé des décorations relatives à cette pièce qui visiblement se faisaient l'écho de sujet comme la sexualité, la naissance... (Village d'ouvriers d'Amarna,... )...
On devait bien certainement y trouver :
- Une natte...
- Un repose-tête...
- Un coussin...
- Un tabouret...
Voici donc un Hiéroglyphe qui symbolisait une femme en train d'accoucher.
British Museum.
La mère devait certainement s'agenouiller au dessus d'une sorte d'estrade formé de deux briques écartées : l'enfant sortait...
Des sortes de sages femmes devaient venir en aide à la future maman mais probablement les femmes de la famille
aussi !
Une femme accroupie..
Elle est en train d'accoucher...
Aidé en cela par Hathor et Taoueret.
Temple d'Hathor à Dendera
Les enfants Égyptiens étaient allaités au sein de leur mère !
Jusqu'à l'âge de trois ans, environ...
"Les ostraca peints montrent des femmes allaitant des enfants dans un pavillon léger aux colonnes ornées d'ancolies ou de clématites"
Lynn Meskell, p91...d'après Pinch, 1994
Ostracon.
Femme allaitant un enfant !
Coiffée d'une perruque surmontée d'un cône d'onguent... Et d'une fleur de lotus...
On devine devant-elle certainement un serviteur, présentant des offrandes...
La mère, la nourrice semble être assise sur un tabouret...
Elle semble tenir son bébé bien maternellement...
On peut deviner qu'elle lui donne le sein !
Modification de par un zoom...
Femme s'occupant d'un enfant...
Thouéris était surnommée la nourrice.
Peinture sur pierre, ostracon daté du 19 - 20e dynastie.
Louvre.
Le bon lait...
Une attention toute particulière était portée sur la qualité du lait maternel !
Il était en effet, des signes qui ne trompaient pas !
S'il se dégageait du lait :
- Un parfum de plante aromatique,
- De farine de caroube,
- ... Alors, ce devait être perçu comme un très bon signe !
Le lait douteux...
A l'inverse, toute autre odeur engendrait le doute...
Le lait d'une nourrice pouvait alors être préféré à celui de la mère. D'ailleurs, un des métiers de femmes le plus répandu et, le mieux considéré peut être, fut bien celui de nourrice !
Le biberon n'existait pas en Égypte antique, il pouvait usité des coupelles de terres cuites a bec allongé...
Mais le manque de lait était encore davantage à craindre !
L'application d'onguents aromatiques sur le dos de la femme était censée y remédier...
De fait, on avait bien besoin de protection divine...
Thouéris (en hiéroglyphe = Ta Ouret = La Grande), veillait et protégeait le sein de toute mère...
Alors...
Taouret...
"Livre pour sortir au jour" d'Ousrhhetmos.
Musée Egyptien.
Strabon, auteur gréco-romain daté de -64 ou -63 +25 de notre ère...
Il avait remarqué, me semble-t-il, avec cette sensation de surprise, qu'en Égypte ancienne, en comparaison avec d'autres civilisations, que les enfants étaient élevés au sein de leur propre famille !
Une histoire de moyen et donc de coût ?
Dans le Voyage en Égypte de Jean Yoyotte / Pascal Charvet / Stéphane
Gompertz,
livre XVII 2,5 :
"Un des usages que les Égyptiens observent avec le plus grand soin est d'élever tous les enfants qui leur naissent,
et
de circoncire les garçons
et
d'exciser les filles,
coutume que l'on retrouve chez les juifs qui sont aussi égyptiens d'origine, ainsi que je l'ai dit à l'endroit où il a été question d'eux."
Les enfants en bas-âges grandissaient sans vêtements ni chaussures !
Les fillettes étaient munies d'un pagne et d'une "ceinture"...
Les garçons d'un collier...
On devait aimer évidement avoir une fille, mais la volonté d'engendrer un garçon demeurait bel et bien, selon le Grand prêtre Ptah Pcherenptah !
Avoir un fils permettait :
- De faire vivre le nom de son père,
- De l'inhumer,
- De veiller à l'entretien de son lieu de sépulture,
- ...
Une des premières préoccupations après la naissance...
Donner un nom...
Nom court, comme Abi, Toui, To,...
Nom pouvant former une phrase entière comme par exemple "Djed-Ptah-iouf-ânkh" signifiant "Ptah dit qu'il vivra"...
La Maison de Vie servait-elle également de lieu d'enregistrement de cette naissance ?
Survivre, une autre des grandes préoccupations, car la mortalité infantile fut particulièrement élevée... !
Le père certainement un modèle pour le jeune garçon...
Malgré cela, ce ne fut pas au détriment de la mère, me semble-t-il !
Ainsi, dans sa sagesse, Any, papyrus de la 18e dynastie, conseillait :
"Rends au double la nourriture que ta mère ta donnée.
Porte-la comme elle t'a porté.
Tu as été pour elle une lourde charge, mais elle ne s'est pas lassée.
Sa nuque te porta, elle te donna le sein pendant trois ans.
Elle ne fut pas dégoûtée de ta malpropreté
et
ne se découragea pas, disant : que faut-il encore faire ! "
Les enfants furent le plus souvent représentés :
- Nus,
- Le doigt dans la bouche
(Analogie au fait de sucer son pouce, typique de l'enfant en bas-âge ?)
- "Mèche de l’enfance", comme on le voit avec Ramsès II enfant,
- ...
La mèche de l'enfance...
Ramsès II.
Représenté comme un enfant !
Ils/elles reprenaient généralement le métier de leur père ou de leur mère.
L'instruction n'était pas obligatoire en Égypte ancienne !
Beaucoup d'enfants ne recevaient donc pas d'autre enseignement que celui prodigué par leurs parents !
Un enfant nu...
6e dynastie, 2350 - 2200 avant J.-C.
Sculpture en ivoire.
Louvre, Aile Sully, 1er étage, salle 22...
Ancien Empire, vers 2700 - 2200 avant J.-C.
Qu'ils furent :
- Fils de fonctionnaires,
- Fils de boulanger,
- Filles de paysans,
- Fils / filles de serfs
- ...
Tous n'avait pas la même chance, ni mêmes les droits identiques !
Les uns recevaient l'instruction dans une "école"...
Les autres seront formés par leurs parents.
Ils se devaient de respecter les anciens !
Quelle que soit sa condition, l'enfant se devait de respecter ses parents, et tout autant son père que sa mère !
Devant lui, en plus petit, son enfant !
26e Dynastie.
Musée du Louvre.
Quelques représentations du monde de l'enfance...
→ Fils de paysans, fils de pêcheurs...
Les enfants participaient aux travaux de leurs parents !
Voyez à droite, un enfant aide à la fabrication d'une barque en papyrus :
Bas-relief dans un hypogée de la 5e dynastie à Saqqarah.
→ Voici un enfant aidant à la récolte du Lin...
Enfants à droite...
Bas relief à Hermopolis.
Époque Ptolémaïque.
A suivre...
Désinences... prochainement sur le même sujet... les enfants en Égypte ancienne...
- Les Égyptiens adoraient les enfants,
- Ahouri, fille de paysan,
- Kémi, fils de pêcheur,
-...
- Le nétèr Thouéris,
-...
A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
• Sources...
Collection "Passion de l'Égypte" Editions Atlas 2003.
La Vie des enfants de l'Ancienne Egypte de Viviane Koenig, édition du Sorbier.
"La mère, l'enfant et le lait en Egypte ancienne : traditions médico-religieuses : une étude de sénologie égyptienne" (textes médicaux des Papyrus Ramesseum nos III et IV), Jean, Richard-Alain; Loyrette, Anne-Marie. 516 pages, ISBN 9782296130968, collection KUBABA.
Aquarelle de J. Vandier d’Abbadie
(ostracon Deir el-Médîna)
• Sitographie...
Wikipedia
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Aphorismes...
Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !
Aucune prétention...
Ne prétend pas tout dire...
"Sois un artisan de la parole afin d’être fort, car…
La parole est plus puissante que le combat"
Ptahhotep.
(anc. empire vers 2360 av J.C.)
Maxime 40, enseignement de Ptah-Hotep... Du fils spirituel...
"Si le fils de l’homme accepte ce que dit son père, aucun des ses plans n’échouera.
Éduque, dans ton fils, celui qui écoute ; dans le cœur des nobles, il sera un homme de qualité, digne de confiance, lui qui guidera sa bouche conformément à ce qui a été dit, lui qui sera vu comme celui qui entend.
Les démarches d’un fils, qui est un homme de qualité digne de confiance, sont remarquables.
L’égarement pénètre dans celui qui n’écoute pas.
Le connaissant se lève au matin pour maintenir son équilibre, tandis que l’ignorant est aux abois."
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vie, santé, force (v.s.f.).
vie, force et santé.