Batman Forever.
(réalisé par Joel Schumacher)
Queer as folk.
La Warner a trouvé Batman Returnstrop sombre et a donc remercié Tim Burton (qui reste producteur). Elle a pris un réalisateur malléable (le fade Joel Schumacher) et lui a imposé un cahier des charges risible. Du coup, elle a eu ce qu'elle méritait: un film de merde vraiment drôle. Ne boudons pas notre plaisir, il y a de quoi se réjouir.
Nul ne sait que Bruce Wayne, le patron d'un vaste et puissant consortium, l'homme le plus riche des États-Unis, revêt chaque nuit la combinaison et le masque de cuir de Batman pour voler au secours de ses concitoyens injustement opprimés. Personne, hormis son fidèle maître d'hôtel Alfred et son vieil ami, le commissaire Gordon.
Pour certainement plus coller au matériau d'origine et pour obtenir un truc coloré, le film a été expurgé de tout ce qui faisait le charme des films de Burton. Il nous reste un univers un brin gothique pour pleurer. Tout le reste...
La réalisation est foutraque (les combats donnent mal au crâne), le scénario est bidon et les acteurs se livrent à un cabotinage grossier qui enlève toute tension dramatique. Jim Carrey est en roue libre, Val Kilmer a l'expressivité d'une moule, Tommy Lee Jones doit se demander encore ce qu'il est venu foutre ici et Nicole Kidman décroche la palme du ridicule. Psychologue nymphomane elle ne rêve que de se faire prendre par Batou. Mais balèze comme elle est (son test de Rorschach est une chauve-souris mais elle te sors que chacun y voit ce qu'il veut), elle parvient à soigner Bruce Wayne de sa névrose en lui offrant une poupée et en lui montrant ses miches. Fallait y penser.
Encore plus, c'est le côté queer du film qui fascine. Batman a des tétons sur son costume!? Qui aurait imaginé ça? L'ajout de Robin et la visite de squats gay underground ne sont pas non plus anodins.
Ça fait mal de voir Batman dans cet état mais putain que c'est drôle (bien que profondément ennuyeux).
Note: