Le Pr David Miller, chef du laboratoire de toxicologie et de pharmacologie du NIEHS et auteur principal de l'étude explique que de nombreux médicaments prometteurs échouent parce qu'ils ne peuvent pas traverser la barrière hémato-encéphalique suffisamment pour fournir une dose thérapeutique au cerveau.
Son équipe de recherche a identifié qu'un traitement contre la sclérose commercialisé sous le nom de Gilenya (fingolimod) administré aux cerveaux de rats permet de stimuler une voie de signalisation biochimique spécifique dans la barrière hémato-encéphalique qui éteint rapidement et de façon réversible la P-glycoprotéine. Quand les chercheurs administrent 3 médicaments que la P-glycoprotéine transporte habituellement loin du cerveau, à des rats prétraités avec le fingolimod, ils observent une baisse spectaculaire de l'activité de transport de la glycoprotéine P et une captation cérébrale 5 fois plus élevée pour chacun des 3 médicaments. En synthèse, le fingolimod a permis une délivrance 5 fois plus importante des traitements au cerveau.
Mais comment s'éteint le système de signalisation de la P-glycoprotéine. Les chercheurs assimilentce processus de désactivation à celui d'un interrupteur mais poursuivent les recherches sur les conséquences de cette désactivation. Si la délivrance thérapeutique pour le SNC est l'une des dernières frontières de la pharmacothérapie, ces premiers résultats représentent une première étape pour pouvoir améliorer les traitements des maladies neurologiques.
Source: PNAS Proceedings of the National Academy of Sciences online 4 September 2012 doi:10.1073/pnas.1203534109 Targeting blood-brain barrier sphingolipid signaling reduces basal P-glycoprotein activity and improves drug delivery to the brain (Visuel NIH “Staining of P-glycoprotein in the brain capillaries in the region of hippocampus')