C’est marrant, je l’aurais parié ! En dépit de l’optimisme béat qui est de mise lorsque certaines firmes pétrolières (dont une en particulier, dont le nom commence par T) commettent une boulette, la Loire est restée toute cracra depuis la fuite de 400 tonnes de fuel, il y a dix jours. Et pourtant, tout allait s’arranger, puisque le pétrolier dont le nom commence par T s’est excusé. Pardon, messieudames, j’ai pas fait exprès de laisser fuir pendant des plombes un tuyau tout vieux tout pourri. Tout allait forcément s’arranger, puisque le pétrolier dont le nom commence par T allait payer. Des euros bien lourds pour tout remettre bien propre. C’est bête, mais les civelles, que dans d’autres estuaires nous nommons pibales, ne prennent pas la carte bleue. On peut pas penser à tout, hein ?
Donc bilan jour J + 10 : les communes riveraines ont toujours les berges engluées, la Loire, dernier fleuve sauvage d’Europe, broie du noir, et le magma mi-sable mi-pétrole s’entasse sur la rive avec les bons vieux moyens habituels : pelles, seaux et bonne volonté.
Si encore c’était vraiment exceptionnel ! Mais pensez-donc, ma bonne dame, chaque année il y a du pas propre qui fait pipi dans l’estuaire. Il y a un an, c’est de l’huile qui était tombée. Pas de l’huile d’olive première pression à froid pour les tomates, mais de l’huile bien costaud, bien industrielle. Et tombée d’où ? de la brave raffinerie du gentil pétrolier dont le nom commence par T. L’année précédente, deux méthaniers s’étaient bêtement rentrés dedans en manœuvrant. Les sots. Cette fois, la raffinerie n’était pas en cause. On peut pas choper la queue du mickey à tous les coups, il faut varier les plaisirs. Deux méthaniers qui jouent aux autos-tamponneuses, alors que, selon des sources quelque peu juridiques, il n’est théoriquement pas possible que deux navires aussi dangereux fréquentent la même piscine en même temps. En clair : ils ne partagent pas l’estuaire. Deux par semaine, et chacun son tour. C’est le rythme théorique. Boum quand même. Pas de victime, tant mieux.
Et pour 2009, qu’est-ce qu’on nous prévoit ? soyons fou … il y a une centrale thermique dans le coin (arrêtée ces jours-ci pour cause de Loire polluée, comme quoi cette pollution n’empapaoute pas que les écolo-rêveurs, l’économie déguste aussi). A suivre.