Une majorité d’Allemands estiment qu’ils seraient mieux sans l’UE.
Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.
Une majorité d’Allemands estiment qu’ils seraient mieux sans l’UE. C’est ce qu’a découvert TNS Emnid de son sondage d’opinion lancé par la Fondation Bertelsmann et publié dans Die Welt, le résultat d’une large étude en Allemagne, France et Pologne sur les comportements vis-à-vis de l’UE.
Dans cette étude, conduite en juillet, seuls 49% ont répondu à la question sur les conséquences de l’adhésion à l’UE, la déclarant « bonne » ou « plutôt bonne ». En France, en revanche, une majorité de 53% ont vu plus d’avantages que de désavantages à l’adhésion, alors qu’en Pologne, 59% estimaient qu’il serait pire pour eux d’être hors de l’UE.
Au sujet de la monnaie unique, 21% des Allemands pensent que la situation serait pire avec le D-Mark, alors qu’une majorité écrasante de 65% considère que l’Allemagne est dans une position bien pire après dix ans d’euro.
Ce résultat, affirme Welt, est « significatif » car « il est clairement une conséquence du mécontentement et du manque de confiance engendrés par la gestion de la crise de l’euro par l’Euro gouvernement et le gouvernement fédéral ».
Les Allemands continuent d’apprécier le rôle de l’UE dans le monde et reconnaissent que l’Allemagne à elle seule, dans un contexte de mondialisation, ne peut être compétitive face à la Chine, l’Inde et les États-Unis.
Ils acceptent également la réussite des frontières ouvertes et de la liberté de circulation qui en découlent, mais le marché du travail libre est vu comme un désavantage. Et 48% voient l’adhésion à l’UE comme une menace à la paix sociale allemande.
Dans un éditorial accompagnant l’article, le papier note que « le charme de l’Europe semble sur le déclin », remarquant que c’est principalement la monnaie unique bien plus que le concept de l’UE qui est la source du problème. Loin d’être la gloire couronnée de l’Europe, la monnaie apparait désormais comme étant la force de division.
Néanmoins, et comme pour tout sondage d’opinion, celui-ci ne doit pas être pris pour argent comptant. Le 14 septembre 2012, une étude effectuée par le German Marshall Fund, et publiée par FAZ, présentait 53% d’Allemands comme favorable à une influence plus forte de l’UE sur les politiques économiques et fiscales des États membres de l’UE.
Il s’agit d’un des nombreux sondages sur le sujet, offrant des messages différents qui finissent par apporter des arguments aux deux partis. Comme toujours, vous payez, vous choisissez.
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Sur le web. Traduction : Virginie Ngo/Contrepoints.