C’est une polémique qui fait rage en France depuis deux jours, des chercheurs de l’université de Caen ont mis à nu la dangerosité de certains pesticides. Ainsi leur étude menée sur un échantillon de 200 rats démontre que la consommation de maïs OGM de la firme Monsanto serait à l’origine de tumeurs mammaires, troubles organiques des reins et du foie. Ces résultats sont controversées par un certain nombre de personnes, dont les pro-OGM ; pourtant on peut se poser la question si le but des chercheurs n’était pas simplement de relancer le débat sur la modification génétique. Après tout, la santé de millions de gens en dépend…
Suite à cette affaire, l’ex secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno a révélé des informations pour le moins troublantes : en 2007, lors d’une rencontre avec le vice-président de Monsanto à l’Elysée, elle affirme avoir “été stupéfaite du ton menaçant qu’il avait employé. Quand on est sûr de son produit, on répond aux objections et on agit pas de cette manière.” Pour l’occasion je reposte un ancien article peu glorieux sur la multinationale américaine. C’est un peu long, mais cela vaut le coup de s’y intéresser :
Le problème avec les produits chimiques, c’est qu’ils ne sont pas naturels (évident me direz-vous) et ne sont donc pas assimilables par notre organisme. Le Bisphénol A (BPA) est actuellement au coeur d’une grande polémique ; interdit dans certains pays où il est suspecté de contribuer à l’explosion des cas de cancer (le nombre de cancer du sein est passé de 21 000 en 1980 à 50 000 en France), il est pourtant toujours fabriqué et utilisé. Des études montrent également que sur le sujet animal, l’exposition au BPA pendant la gestation et la lactation a un effet néfaste sur les organes reproducteurs.
Deux raisons à cette absence d’interdiction : le manque d’étude concrète permettant d’établir un lien de causalité direct entre Bisphénol A et dégénérescence mais aussi et surtout la toute puissance du lobbying ! Les lobby…ces sociétés qui dirigent le monde parmi lesquelles Monsanto.
Monsanto est l’entreprise américaine numéro un mondial spécialisée dans la biotechnologie végétale et le génie génétique. Des termes bien compliqués qui pourraient se résumer en deux mots : pesticides et OMG.
Actuellement, la société produit des herbicides comme le Lasso et le Roundup ou des fongicides comme Latitude. Elle produit également des semences conventionnelles ou des OGM de maïs, de soja, de coton et de colza. Ces semences sont les seules résistant aux herbicides, ce qui oblige les agriculteurs à se fournir chez eux, créant ainsi une relation de dépendance.
Prenons l’Agent orange par exemple, un désherbant utilisé dès les années 40 par les Etats-Unis et l’URSS ; à l’époque personne ne pensait qu’il était dangereux et pendant la guerre du Viêtnam, les soldats s’en servaient pour défolier la jungle qui pouvait abriter l’ennemi asiatique mais aussi pour détruire leurs récoltes. On estime que ce sont 80 millions de litres d’Agent orange qui ont été déversés, empoisonnant plus de 400 000 hectares soit 1/5 des forêts vietnamiennes selon Le courrier de l’Unesco, datant de 2000. Malformations congénitales, cancers, handicaps physiques et mentaux : 30 ans après les faits, les conséquences de l’Agent orange, véritable Tchernobyl chimique pour certains, persistent.
Du côté des OGM ce n’est guère mieux. Aujourd’hui nous connaissons les effets secondaires non désirables qu’ils provoquent. Ils sont également directement liés à la disparition des abeilles.
Depuis plusieurs années des voix s’élèvent contre la toute puissante multinationale mais le lobby a suffisamment d’influence pour les faire taire et/ou les discréditer. Parmi leurs tactiques pour se racheter une conduite, ils déclarent pouvoir résorber la faim dans le monde grâce à leur technologie. Mais qui croirait une entreprise qui a autant de cadavres dans son placard ?
Il y a quelques mois, le mouvement Anonymous s’en prenait encore à Monsanto en piratant et rendant publique une de leurs bases de données afin de condamner leurs attaques répétées contre la santé alimentaire. « Vous avez continuellement introduit des produits nocifs et même mortels dans notre approvisionnement alimentaire sans avertissement, sans précaution, pour votre seul profit ».
En février dernier, le tribunal de grande instance de Lyon a reconnu la responsabilité de la société Monsanto dans l’intoxication d’un agriculteur charentais en 2004 par un puissant herbicide. C’est une première en France. Europe Ecologie – Les Verts espère que cette affaire fera jurisprudence.
A défaut de pouvoir lutter contre les industriels, il est bon de rappeler quelques gestes simples de précaution :
- Ne pas réchauffer les aliments au micro-ondes directement dans leur emballage plastique.
- Ne pas stocker longtemps l’eau dans les bouteilles en plastique.
- Supprimer sinon réduire l’utilisation de cosmétiques contenant du parabène.
- Eviter les pesticides dans le jardin et la peinture d’intérieur.
- N’acheter que des jouets certifiés sans phtalate.
posté le 14 décembre à 11:56
Le monde selon Monsanto...Empoisonneur de notre monde!