Depuis son arrivée à Marseille, il n’y en a plus que pour lui. Avec Ibrahimovic, Joey Barton est la star du mercato. Coups de sang, violence, racisme, son CV est pourtant loin d’être glorieux. Alors pourquoi l’Anglais séduit autant? Portrait de l’antithèse des valeurs du sport.
“Un joueur à l’ancienne”, “un bad boy”, “un hooligan”, “un mec qui mouille le maillot”… Joey Barton a beau semer les frasques depuis le début de sa carrière, il ne récolte que louanges et euphémismes. Certains voyant même dans ses méfaits un certain romantisme rafraichissant dans le foot business actuel. Quand un Pepe ou un Materazzi se fait allumer dans les médias au moindre tacle trop appuyé, Barton lui construit sa “légende” en défigurant un de ses coéquipiers (Ousmane Dabo) à l’entrainement, en écrasant un cigare dans l’œil d’un jeune joueur de City, et en distribuant des mandales, bracelet électronique à la cheville (il avait écopé d’une peine de prison pour avoir violemment agressé un homme à Liverpool), sur les terrains de Premiere League.
Si le père Barton bénéficie toujours d’une telle côte d’amour auprès des médias et du public, c’est surtout parce qu’il véhicule une image différente du foot actuel. Une preuve que les footballeurs ne sont pas tous des sales gosses surpayés. Une preuve qu’il existe encore des joueurs de devoir, d’honneur. Une image plus en adéquation avec celle des supporters et des ultras, forcément. L’Anglais se décrit lui même comme : “un supporter devenu footballeur”. Avec Barton, les ultras et les hooligans possèdent un ambassadeur de choix. Ses vertus et ses excès font que n’importe quel fanatique peut s’identifier à ce personnage.
Barton l’escroc
Cette image là, Barton la cultive. Enlevez lui son côté guerrier et il ne reste plus qu’un joueur moyen. Du coup pour exister au plus haut niveau, il n’a pas d’autre choix que de faire le show. Tony Cascarino l’expliquait il y a quelques jours au JDD : “Il a besoin de prouver qu’il est encore un footballeur. Qu’il peut jouer au niveau qui était le sien. Parce qu’il est meilleur qu’on ne le dit. Seulement, au cours des trois dernières années, sa carrière se résume à ses histoires en dehors du terrain.” Indésirable aux Queens Park Rangers, Barton n’a pas hésité à sortir le grand jeu cet été pour se mettre Marseille dans la poche. (Déclarations d’amour quotidiennes à l’OM via Twitter, photos avec le maillot et t-shirts à la glorie de la cité phocéenne, rencontres avec les ultras…) Et ça marche! Grâce à Ugly Joey, Marseille aura fait autant de buzz que Paris avec Ibrahimovic, et la Ligue 1 est persuadée d’avoir attiré un nouveau grand joueur dans son antre.
Nice job Joey.