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Fourniret : "Je suis dénué de tout sentiment humain"

Publié le 27 mars 2008 par Lebuzzquotidien

Michel Fourniret (AP)

Michel Fourniret (AP)

Muet pendant toute l'audience, le tueur en série présumé s'est décrit comme "un être mauvais et dénué de tout sentiment humain" dans le document qu'il a transmis à la cour d'assises des Ardennes et dont l'AFP s'est procuré une copie. Le document est destiné selon son auteur à justifier son souhait de garder le silence à son procès, qui s'est ouvert à Charleville-Mezières, jeudi 27 mars.
A l'ouverture de l'audience, Michel Fourniret avait refusé de décliner son identité et laissé entendre qu'il ne s'exprimerait pas, faute de huis clos.
"Sans huis clos, bouche cousue": Michel Fourniret, barbe grisonnante et pull bleu électrique, avait brandi un petit mot manuscrit préparé à l'avance dès la première question du président de la cour d'assises des Ardennes, Gilles Latapie.
"Vous jouez avec mon dernier contrôle ophtalmo", avait ironisé celui-ci, laissant entendre qu'il avait du mal voir le mot, avant de lire à haute voix la phrase de l'accusé à l'attention de la salle.
Michel Fourniret avait en outre refusé de s'exposer aux flashes des photographes autorisés à une courte séance de prises de vue en début d'audience.
Vers 10h30, il s'était assis dans le box, face aux proches des victimes serrés sur les bancs des parties civiles.
Rouleau de papier entouré d'un ruban
Debout, les bras croisés, Michel Fourniret n'avait d'abord répondu aux questions du président que par des mouvements de tête, avant de prendre la parole en lui faisant transmettre un rouleau de papier entouré d'un ruban.
"Il s'agit d'un exposé que j'avais l'intention de lire pour expliquer les raisons de ma décision de boycott du procès", avait-il déclaré. "En l'absence de huis clos, je vous demande de bien vouloir le lire aux familles des victimes".
"C'est très joliment fait", avait dit le président en prenant en main le document. "J'en prendrai connaissance et il sera versé au débat".
Plus grave et solennel en tout début d'audience, Gilles Latapie avait assuré que "la cour s'inclinait avec respect et émotion devant les victimes et leurs familles". "Il serait déplacé de dire autre chose".

"Elle veut s'excuser"

Lorsque ses questions ont visé Monique Olivier, celle-ci a accepté d'une voix claire d'y répondre. Née en 1948 à Tours, "j'étais garde-malade, c'était pas une profession mais de l'aide familiale".
Michel Fourniret, qui aura 66 ans au cours de ce procès prévu jusqu'à fin mai, est jugé pour sept homicides commis entre 1987 et 2001 sur des jeunes femmes ou adolescentes, en France et en Belgique, des crimes qu'il a reconnus.
Monique Olivier, 59 ans, est accusée aussi d'un des meurtres et de complicité dans plusieurs autres dossiers. Elle encourt comme lui la réclusion criminelle à perpétuité.
"Elle s'est rendu compte des gestes qu'elle avait commis et elle veut s'excuser, demander pardon", a affirmé devant des journalistes un de ses avocats, Me Jacques Deslandes, assurant que Monique Olivier serait présente à chaque audience.
Rapt manqué, près de Namur
L'odyssée criminelle des deux époux s'était terminée en juin 2003 avec le rapt manqué, près de Namur, de Marie (prénom modifié à la demande de la famille), 13 ans, qui s'était enfui à un stop. Le relevé d'un numéro d'immatriculation avait permis à la police belge d'arrêter Michel Fourniret.
Outre les sept homicides (Isabelle Laville, Fabienne Leroy, Jeanne-Marie Desramault, Elisabeth Brichet, Natacha Danais, Céline Saison et Mananya Thumpong), Michel Fourniret est aussi jugé pour une tentative de viol, un enlèvement manqué et pour l'agression sexuelle de Marie.
Alors que Michel Fourniret a été mis en examen ce mois-ci dans deux autres dossiers de meurtres en France, la justice belge a relancé son enquête sur la disparition en 2003 près de Paris de la petite Estelle Mouzin en examinant à nouveau l'alibi du tueur en série présumé, a rapporté jeudi le journal belge Le Soir.
En France, Michel Fourniret encourt la réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de trente ans, Monique Olivier la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté.
Source: nouvelobs.com

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