[REC]3 Genesis
Résumé: C’est le plus beau jour de la vie de Koldo et Clara, le jour de leur mariage. Alors que la fête bat son plein dans une grande propriété louée pour l’occasion, l’un des invités, qui a été mordu par un chien, se met soudain à attaquer les autres convives. Ceux-ci ne tardent pas à se transformer en monstres assoiffés de sang. Koldo et Clara, séparé par le chaos ambiant, vont tout faire pour se retrouver et tenter de survivre à cette journée infernale.
Après deux premiers épisodes réalisés en tandem et qui représentaient le haut du panier en termes de found foutage, Jaume Balaguero et Paco Plaza ont décidé de scinder leur duo pour les deux derniers opus de la saga [REC]. C’est donc à Paco Plaza d’ouvrir le bal avec ce [REC]3 Genesis, censé se dérouler en parallèle des événements du premier film, avant que Balaguero ne vienne conclure la franchise l’an prochain avec [REC]4 Apocalypse.
A l’instar des deux premiers films, [REC]3 reprend le concept du lieu clos pris d’assaut par les infectés/possédés. Mais conscient des limites du genre found foutage, Paco Plaza a la bonne idée d’abandonner le style faux documentaire pour réaliser le film de façon « classique », après une introduction dans le style des autres films. Le souci, c’est que ce prologue, censé présenter la situation, est très longue et n’apporte rien à l’intrigue. 20 minutes d’une vidéo de mariage banale pour un film horrifique d’1h20, c’est vraiment du foutage de gueule. D’autant plus que cette longue mise en bouche ne permet au final pas vraiment de mieux présenter les personnages, qui restent désespérément plats et peu attachants tout du long. On sent que Plaza aurait voulu faire de son film une belle histoire d’amour tragique, mais on ne s’intéresse jamais vraiment au sort de Koldo et Clara, les deux tourtereaux du film. A tel point que le final tragique tombe quasiment à plat, malgré un joli plan romantique.
L’autre défaut du film, c’est qu’il a constamment le cul entre deux chaises. Passe encore que Plaza abandonne le côté horrifique de la saga pour plus lorgner vers le fun et le gore décomplexé, mais à force de jouer sur tous les tableaux, [REC]3 n’est au final ni réellement effrayant, ni vraiment marrant. Il ne fait pas non plus réellement progresser la mythologie de la série, développant au mieux rapidement quelques idées mises en place dans les deux films précédents (la nature démoniaque des infectés, qui fait qu’ils s’immobilisent lorsqu’on leur lit la Bible), mais paraissant la plupart du temps totalement détaché du reste de la saga.
Reste tout de même que passée les premières 20 minutes le film se laisse suivre sans ennui, grâce à un rythme soutenu, à quelques idées amusantes (les personnages qui revêtent des armures médiévales pour se protéger des infectés) et à des effets spéciaux réussis. Dans le contexte de la saga [REC], cela reste une grosse déception, mais en tant que film de zombies / infectés, c’est un divertissement plutôt honnête. A vous de choisir votre camp !
Note : 5.5/10
Espagne, 2011
Réalisation : Paco Plaza
Scénario : Paco Plaza, Luiso Berdejo
Avec : Leticia Dolera, Diego Martin
Dredd 3D
Résumé : Dans le futur, une guerre nucléaire a ravagé les Etats-Unis, qui sont maintenant couverts d’un immense désert radioactif. Les survivants vivent reclus dans Mega City One, une mégalopole composée des anciennes villes de la côte Est. A l’intérieur, l’anarchie règne, et les seules personnes à apporter un peu d’ordre sont les Juges, une police spéciale habilitée à rendre des jugements et exécuter les criminels. Le Juge Dredd (Karl Urban) est le plus redouté et le plus féroce d’entre eux. Mais lorsqu’il se rend avec une jeune recrue (Olivia Thirlby) dans une tour HLM pour enquêter sur un triple homicide, il ne se doute pas qu’il va devoir affronter un féroce gang de trafiquants de drogue et lutter pour sa survie…
Après l’échec public et critique du film avec Sylvester Stallone dans les années 90, personne n’avait encore osé retenter une adaptation du célèbre comic britannique. Mais mode des super-héros oblige, il était logique que le Juge Dredd finisse par refaire surface d’une manière ou d’une autre… Cette fois, c’est le réalisateur Pete Travis (le sympathique Angles d’Attaque) qui se charge de mettre en scène les aventures de ce policier pas comme les autres, secondé par Alex Garland (La Plage, Sunshine, 28 Jours plus tard) au scénario et Karl Urban (Le Seigneur des Anneaux, Pathfinder) dans le rôle titre.
Plutôt que de tenter de réinventer le personnage et de le sortir de son contexte habituel comme lors de la première adaptation qui avait fait hurler les fans, Travis et Garland optent au contraire pour une approche plus directe. Après une rapide introduction dans laquelle une voix off décrit la situation et le monde du futur, et une courte scène d’action présentant le personnage-titre, Dredd 3D rentre directement dans le vif du sujet. Sans fioriture, le script écrit par Alex Garland ne s’embarrasse pas de psychologie recherchée ni de développer le background du personnage ou de l’univers présenté. En cela, on a l’impression d’effectuer un saut dans le passé, à l’époque où Stallone et Schwarzenegger régnaient sur le box office (beaucoup plus d’ailleurs que lorsqu’on regarde les deux Expendables). C’est à la fois la force et la faiblesse d’un film certes très efficace, mais finalement assez frustrant dans son refus de développer son univers, et qui, si ce n’était pour son personnage principal, aurait bien du mal à sortir du lot.
L’autre problème de Dredd 3D, c’est qu’il reprend à peu de choses près la trame du génial Le Raid, bande d’action indonésienne survitaminée sortie plus tôt dans l’année : un petit groupe de policiers coincés dans un HLM tenu par un gang, et obligés de lutter pour leur survie en tentant d’atteindre le sommet de l’édifice pour abattre le leader du gang. Et malheureusement pour le film de Pete Travis, il est difficile pour lui de soutenir la comparaison avec l’un des meilleurs films d’action de ces dix dernières années.
Mais malgré cela, Dredd 3D se suit sans déplaisir, notamment grâce à la prestation impeccable de Karl Urban, parfait en Juge monolithique rendant la justice sans sourciller. Et face à lui, Lena Headey (Game of Thrones) campe une excellente méchante, sadique et sans pitié. Pete Travis gère aussi plutôt bien la réalisation, donnant au film un cachet visuel soigné, notamment dans les passages mettant en scène les effets de la fameuse drogue Slo Mo, qui donne l’impression au cerveau que le temps est ralenti.
Dredd 3D est donc un actioner efficace, bourrin et sanglant, mais qui aurait probablement gagné à développer un peu plus son univers pour rester dans les mémoires. Le paradoxe, c’est qu’il s’agit certainement d’un meilleur film que le Judge Dredd de Danny Cannon, mais qu’il laissera moins de souvenir que celui-ci…
Note : 6/10
USA, 2012
Réalisation : Pete Travis
Scénario : Alex Garland
Avec : Karl Urban, Olivia Thirlby, Lena Headey
Shadow
Résumé : Fraîchement revenu de la guerre en Irak, David (Jake Muxworthy) a décidé de faire un raid à vélo en solitaire dans une région reculée d’Europe. Il croise la route d’Angeline (Karina Testa), une charmante jeune femme effectuant le même genre de voyage, et de deux chasseurs agressifs qui ne tardent pas à les prendre en grippe et tenter de les tuer. Mais cette région sauvage recèle un danger bien plus grand…
Second film du jeune réalisateur italien Federico Zampaglione, Shadow ne manque pas d’ambition. Débutant comme un classique survival forestier mettant un jeune cycliste aux prises avec deux bouseux agressifs, le film de Zampaglione ne tarde pas à bifurquer dans une direction beaucoup plus fantastique et atmosphérique. Heureusement d’ailleurs, car le début du film est loin d’être convaincant, principalement à cause d’une interprétation à la ramasse des quatre acteurs principaux, venant plomber un récit déjà pas franchement original ni passionnant.
Shadow ne décolle réellement que lors de son second acte, avec l’entrée en scène d’un étrange tueur filiforme et muet, prenant un malin plaisir à torturer ses victimes pour une raison inconnue. Incarné par l’acteur Nuot Arquint, ce personnage fascine de toute évidence Zampaglione, qui filme son acteur au physique si particulier avec un amour évident. En résultent des scènes étranges, à la limite de l’onirisme et du trip sous acide (la scène du léchage de grenouille), mettant plutôt mal à l’aise. D’autant que Zampaglione s’aventure dans cette seconde partie aux abords du torture porn, sans pour autant sombrer dans la surenchère gore, préférant intelligemment la suggestion aux débordements sanglants d’un Saw ou d’un Hostel.
Impossible néanmoins pour tout spectateur sensé de ne pas relever les nombreuses incohérences du film, qui en agaceront surement plus d’un. Seulement, ces incohérences trouveront leur explication dans un twist final certes pas spécialement original (repris d’un des chefs d’œuvre horrifiques des années 90) mais plutôt efficace. Il reste cependant paradoxalement assez difficile d’apprécier Shadow à sa juste valeur sans connaitre ledit twist, ce qui risque de décourager certains spectateurs.
Au final, malgré de gros défauts (principalement des acteurs globalement assez mauvais), Shadow mérite que l’on s’y attarde pour le soin apporté par Zampaglioni à l’ambiance de son film. Visiblement passionné et prometteur, le jeune réalisateur risque fortement de transformer ce premier essai horrifique honnête avec le très attendu Tulpa, dont les premières images font furieusement envie…
Note : 5.5/10
Italie, 2009
Réalisation : Federico Zampaglione
Scénario : Federico Zampaglione, Domenico Zampaglione, Giacomo Gensini
Avec : Jake Muxworthy, Karina Testa, Nuot Arquint, Chris Coppola, Ottaviano Blitch
Altitude
Résumé : Cinq amis louent un petit avion pour se rendre à un concert. Alors que le voyage se déroule sans encombre, ils se retrouvent soudain pris dans un immense nuage menaçant. Et ils ne sont pas seuls dans celui-ci…
Altitude est la première réalisation du dessinateur et scénariste de comics Kaare Andrews, qui est d’ailleurs en train de bosser sur deux nouvelles suites au Cabin Fever d’Eli Roth. Altitude débute plus comme un film d’horreur psychologique, dans le style d’un Open Water 2 ou d’un Frozen, en plaçant un groupe d’amis dans une situation extrême mais (presque) crédible et en étudiant le délitement de leurs relations. A cet égard, Andrews s’en sort plutôt bien, rendant tous ses personnages assez détestables à leur manière (mention spéciale au sportif rigolo de service, qui se révélera d’une veulerie assez crasse). Le revers de la médaille, c’est bien entendu que l’on peine à prendre fait et cause pour eux, aucun n’ayant suffisamment de « bons côtés » pour que le spectateur ait envie de les voir survivre (surtout que le jeu hystérique de certains acteurs n’arrange pas forcément les choses).
Mais malgré ce défaut assez rédhibitoire et des rebondissements parfois assez peu crédibles (l’héroïne a réussi à passer son permis d’aviation à l’insu de son père colonel, les personnages louent un avion pour aller à un concert « parce que par la route c’est fatiguant »…), Andrews maintient un bon suspense tout du long. Et surtout, comme l’affiche le laisse présager, Altitude bascule petit à petit et avec aisance dans le fantastique tendance Quatrième Dimension (mixant d’ailleurs deux des sketches du film éponyme) dans un dernier tiers plutôt bien fichu malgré des effets spéciaux trahissant un peu la maigreur du budget. Certes, on a un peu souvent l’impression de voir un mélange de divers films plus ou moins récents (La Quatrième Dimension, donc, mais aussi la série des Destination Finale, la série LOST, Donnie Darko, etc), mais dans l’ensemble Altitude reste plutôt convaincant et fait passer un bon moment, jusqu’à un final étonnamment apaise et émotionnel.
Note : 6/10
USA, 2010
Réalisation : Kaare Andrews
Scénario : Paul A. Birkett
Avec : Jessica Lowndes, Julianna Guill, Ryan Donowho, Landon Liboiron, Jake Weary