La boîte à bonheur

Par Anne Onyme

La boîte à bonheur - Charlotte Gingras, illustrations de Stéphane Jorisch

La courte échelle, 62 pages

Résumé:

Le piano est parti. Et le grand sofa fleuri. Avec le lit des parents. Et on est partis aussi. Un déménagement monstre. La veille, j'avais entendu mon père dire à maman, d'une voix sans réplique: "On vend le piano et quelques meubles. On sera trop à l'étroit dans le nouvel appartement."
Clara est chamboulée par le déménagement. Puis, il y a son père qui ne dort plus dans la même chambre que sa mère. Elle se met à la recherche du piano, dans l'espoir de retrouver du même coup de bonheur perdu...

Mon opinion:

Ce petit roman, paru dans la collection Mon roman (intimiste), est vraiment magnifique. Clara vit dans une grande maison jusqu'au jour où ses parents déménagent dans un minuscule appartement. Ils vendent le piano. Placent la grand-mère dans un centre d'accueil. Ne la visitent plus. Son père a une relation avec une collègue et un soir, il part. La colère et la tristesse gronde au quotidien et la petite Clara tente de se débrouiller avec la vie qui n'amène que pleurs et incompréhension. Sa mère a trop de chagrin, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même...
Clara aimait mieux la vie d'avant. Quand la famille vivait toute ensemble dans la grande maison. Quand le piano était toujours là, tout allait bien. Elle part donc en quête du piano. C'est un roman sur la famille qui éclate, sur la recherche du bonheur. Le langage utilisé par Charlotte Gingras parle au jeune lecteur. Clara raconte son histoire, ses sentiments. C'est émouvant. C'est bien écrit. Le cas de Clara est malheureusement le lot de bien des enfants d'aujourd'hui. Ce petit roman le raconte bien. Il parle des sentiments et de ce qu'on a le droit de ressentir. Surtout, il parle du bonheur. Qui malgré tout, est bien là, quelque part.
J'ai beaucoup aimé. Il s'agit d'un de ces romans sur un sujet sensible, qui est drôlement bien fait. À lire.

Quelques extraits:

"Je raconte que le piano était peut-être la meilleure partie de nous-mêmes et que, avec son départ, des ombres malfaisantes se sont glissées entre nous."
p.43

"Il dit que les enfants ne peuvent pas comprendre à quel point la vie des adultes est compliquée, étrange, même à leurs propres yeux. Que parfois la vie ressemble à une descente en canot pleine d'embûches, que le canot renverse et coule.
Et moi? Savent-ils ce qu'ils me font, à moi, les adultes?"

p.48

À partir de 10 ans.