Sans aucun doute chacun de vous aura entendu "ad nauseam", les appréciations négatives que le mot "rêve" n'arrête pas de susciter dans un monde occidental de plus en plus dominé par la spéculation financière, dévenue une activité à part entière (au lieu d'être un dérivé secondaire de l'activité productive industrielle ou artisanale).
Et pourtant je soutien que le rêve est l'activité la plus importante et elle l'a été depuis la plus lointaine antiquité et a eu ses racines dans la préhistoire la plus eloignée.
Sans les rêves de nos ancétres, on seraient encore en train de s'épouiller au seuil d'une grotte naturelle, en grélottant de froid et en attendant envain une maigre et insipide pitance.
En ce qui me concerne, mon activité pendant les 25 dernières années a été précisement de rêver, en étant d'ailleurs assez bien payé pour le faire.
En fait, toute réalisation, matérielle ou factuelle, pour être portée jusqu'à son aboutissement ultime, a besoin d'être convenablement rêvée jusque dans ces moindres détails et ce n'est que grâce au rêve que l'on peut tour à tour envisager toutes les possibles éventualités, et adapter et améliorer donc le projet, au fur et à mesure de ces vérifications conceptuelles.
Bien que, avec le temps, nous nous soyons dotés d'instruments permettant de réduire la distance entre le projet et la réalisation, il existe toujours un espace, un lieu, un moment, dans lequel aucune expérience, aucune téchnique, aucun outil, ne peuvent nous éviter d'être obligé de "plonger dans le noir", et la seule arme, le seul recours, le seul reconfort, la seule certitude ne peuvent nous venir que de notre propre rêve.
Je remarque aussi que la plus part des découvertes scientifiques (qu'il s'agisse du fonctionnement des lois physiques, des régles des mécanismes organiques, de l'emplacement des vestiges des civilisations disparues et de la compréhension de leur coûtumes), trouvent leur origine dans une projection irrationnelle et émotive que je ne peut qualifier que de "rêve".
Mais il faut convenir que dans la pluspart de ces situations d'invention/découverte, il existe une composante que le seul mot de "rêve" ne suffit pas à définir.
Il s'agit en fait d'un sentiment qu'il faut bien appeller par son véritable nom, c'est à dire "Amour".
L'Amour, tout comme le rêve, est un état particulier dans lequel l'individu est, non seulement prêt à croire absolument sans preuves les choses les plus extravagantes, souvent totalement etrangères à son comportement habituel, mais dans lequel il est prêt à investir une énergie absolument insupçonnée.
Certaines affirmations très répandue, tenderaient à nous faire croire que "les histoire d'amour finissent mal, en général".
En vérite, non seulement il n'en ai strictement rien, mais de plus, dans le cas qui nous occupe ici et maintenant, il ne s'agit pas d'être amoureux(se) de quelque chose ou de quelqu'un, mais d'être "en état amoureux" ce qui es passablement différents.
Il s'agit d'être dans cette situation qui nous permet, non seulement d'être débarassés de nos préjugés les plus néfastes (qui nous empéchent de réaliser ce que nous appellons avec honte "fantasmes"), et de percevoir la réalité avec acuite et détachement, mais aussi de disposer de toute l'extraordinaire énergie que nous sommes capables de dégager dans les actions qui nous motivent véritablement.
Il n'est pas nécessaire de démontrer, encore une fois, la puissance de l'esprit sur la matière.
Je voudrais vous proposer de rêver donc le plus souvent et le plus complétement, de manière à expérimenter tous les aspects de vos désirs les plus profonds et de vérifier leur adéquation entre vos demandes et vos réelles et profondes attentes.
Sans oublier que même pour obtenir un miracle il faut en faire la demande; c'est à dire que toute réalisation passe forcement par sa formulation verbale et la description des objectifs que l'on veut atteindre, il ne sera pas superflu de préciser qu'il faut être très attentif à ce que l'on demande à soi même et à l'univers, parce qu'on l'obtient assez souvent.
Gâre alors à ne pas être manipulé par ces propres désirs.
En vous souhaitant de pouvoir vérifier ces dires pendant ces quelques semaines que nous allons travailler ensemble, recevez tous mes voeux de réussite.
Vittorio E. PISU
(cet article a été publie dans "TamTamNews" un hebdomadaire crée par mes soins en 1998)