Le New Jersey a souvent été considéré comme l'anti-chambre de New York, la banlieue de la loose jusqu'à ce que Tim Burton rajoute Sleepy Hollow sur la carte de Big Apple et ses environs. Plus qu'un monde féerique, ce quartier où cohabitent deux grandes familles, les Van Garrett et les Van Tassel fait soudainement les gros titres lorsque ressurgit de nul part un cavalier sans tête qui fait de la décapitation son passe temps pour la mort. Ichabone Crane est alors envoyé pour résoudre ce mystère en bon scientifique qu'il est. Il y a juste un hic. Il va rapidement se rendre compte que tous ses gadgets scientifiques vont s'avérer limités dans cette quette contre le mal qui prend souvent l'allure d'un bon vieil épisode de Scoubidou où l'on soupçonne gratuitement les trois quarts du casting! Je vous rassure, la ressemblance s'arrête là!
Tim Burton signe une nouvelle œuvre aseptisée, morbide et glaciale dans laquelle Johnny Depp ne cherche plus ses marques. Il colle parfaitement à son personnage et semble finalement apprivoiser l'univers de Burton comme personne. Christina Ricci, toute juste sortie de la famille Adams ne doit finalement pas être trop dépaysée d'un univers en noir et blanc qui l'a fait connaître du grand public.Difficile cependant d'accrocher à ce film dans lequel se cumulent histoires d'héritages, d'adultères et de fantômes en quête de leur tête...assez bancal je vous l'accorde même si le spécialiste du fantastique a certainement pris ses aises par rapport au livre sur lequel il s'appuie pour nous pondre cette fable.
Sleepy Hollow porte néanmoins la patte Burton par une mise en scène soignée, des effets spéciaux dignes de ce nom et une bande son signée à nouveau Danny Elfman duquel le réalisateur ne semble plus se détacher. Le film devient l'aire de jeux d'un réalisateur à l'imaginaire sans limites. L'expo parisienne de la Cinémathèque française qui lui fait la part belle reflète d'ailleurs assez bien la bizarrerie du personnage, une sorte de gamin qui exorcise ses peurs dans une filmographie fantastique mais souvent inégale. Il devrait incontestablement faire le bonheur des gothiques bordelais, place Pey Berland le samedi après midi, ceux-là même qui côtoient les fanatiques de mangas déguisées en soubrettes sous couvert de leurs ombrelles. Quoi? J'ai pas le droit d'avoir mon univers moi aussi?!!! Vous êtes des jaloux!
Extrait musical